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Auteur : James Antoine

12 mars 2021 : une date poignante pour la Police nationale d’Haïti

Le 12 mars 2021, cinq policiers ont été assassinés à Village de Dieu lors d’une opération menée sous l’administration de Léon Charles. Quatre ans plus tard, leurs familles attendent toujours justice, tandis que les gangs continuent d’étendre leur pouvoir en toute impunité. Entre massacres répétés et absence de réponse des autorités, la situation sécuritaire du pays ne cesse de se détériorer.


Le 12 mars 2021, la Police nationale d’Haïti (PNH) a subi une lourde perte. Ce jour-là, cinq vaillants policiers ont été lâchement assassinés par les gangs armés dirigés par Johnson André, alias Izo 5 Segond, à Village de Dieu. Cette opération, planifiée sous l’administration de Léon Charles en étroite collaboration avec les hauts commandements de la PNH, a été qualifiée de mal organisée par une partie de la population. Cette mauvaise planification aurait conduit à la mort des policiers Georges Renois Vivender, Désilus Wislet, Eugène Stanley, Ariel Poulard et Lucdor Pierre. Cependant, d’autres y voient une manœuvre politique. En effet, certains policiers auraient tenté de secourir leurs frères d’armes, mais ils n’ont jamais reçu l’ordre d’intervenir.

Depuis lors, Village de Dieu reste un bastion de gangs. Pire encore, Izo, malgré son implication dans l’assassinat de cinq policiers, est devenu une figure publique : artiste, TikToker et Youtubeur, il se pavane en toute impunité sous les yeux des autorités. Il ne cesse de se vanter de sa victoire sur l’un des corps les mieux équipés de la PNH, rappelant ainsi son pouvoir et l’échec de l’État. Ce jour-là, les gangs ont non seulement tué cinq policiers, mais ils ont aussi saisi deux blindés de la police, que cette dernière a dû payer pour récupérer. Plus troublant encore, le corps de “Animal”, policier du SWAT Team considéré comme l’un des meilleurs de la Caraïbe, n’a jamais été restitué à sa famille. Selon le porte-parole de l’époque, Garry Desrosiers, il aurait été transporté dans une bourre… mais pour aller où ? Nul ne le sait.

Les massacres de policiers se sont poursuivis depuis. Le 26 janvier 2023, six agents ont été abattus à Liancourt, dans l’Artibonite, par les gangs Gran Grif de Savien. Leurs noms : Donaldson Innocent, Norabert Aurélus, Kethler Louis, Mackès Badin, James Junior Félix, Camille Pierre et Osny Messadieu. Depuis, leurs familles sont livrées à elles-mêmes, sans la moindre assistance économique, sociale ou psychologique de l’État.

Plus récemment, le 29 février 2024, à Bon-Repos, Croix-des-Bouquets, une alliance entre Jeff Larose alias Jeff Gwo Lwa, Vitelhomme Innocent et Chen Méchant a entraîné le massacre de six policiers dans le sous-commissariat du quartier. Junior Marion, Pierre Luciana, Jean Guilliamson, Pautrace Resula, Pierre Espera et Monode Étienne ont tous été tués, sans compter les habitants victimes de balles perdues. Même les femmes n’ont pas été épargnées par la rage des criminels.

Face à ces défaites, la police continue de promettre justice, mais ces paroles semblent creuses. Pour reprendre le titre du groupe Boukman Eksperyans, Pawòl tafya, les gangs sont devenus plus puissants et plus confortables que jamais. Avec la complicité tacite de la communauté internationale, ils ont agenouillé l’État haïtien, transformant les organisations criminelles en véritables forces politiques.

Par : James Antoine

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