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Depuis la diffusion d’une vidéo-choc mettant à nu ce qui se passerait à l’intérieur des installations de l’entreprise APAID, le pays est une fois de plus confronté à une vérité insoutenable; celle d’un État qui semble protéger les puissants pendant que les pauvres sont écrasés.
Dans cette vidéo, les jeunes issus des quartiers populaires révèlent des images troublantes, un véritable laboratoire de production de drogue, un site de plantation de cannabis, de transformation en cocaïne, et, plus grave encore, la présence de fosses remplies d’ossements humains et de crânes, soupçonnées d’être liées à un trafic d’organes humains.
Des accusations qui, si elles sont avérées, constituent un crime contre l’humanité.
Selon ces témoignages visuels, APAID et certains grands noms du secteur privé haïtien, notamment Charles Henri Baker, ancien candidat à la présidence, seraient au cœur d’un vaste réseau mêlant trafic de drogue, d’organes et d’êtres humains.
Des hélicoptères viendraient, selon la vidéo, récupérer des cargaisons directement dans l’enceinte de l’entreprise, sous la protection passive, voire active des autorités.
Pendant ce temps, des citoyens disparaissent, et personne ne réclame justice.
Comment un pays peut-il continuer à fonctionner dans une telle impunité ?
Comment peut-on encore parler de souveraineté quand les institutions sont complices de l’horreur ?
Ce qui choque le plus dans cette affaire, c’est la réaction de la Police nationale d’Haïti (PNH). Au lieu de diligenter une enquête sérieuse, les forces de l’ordre semblent protéger les installations d’APAID, comme si elles servaient de bouclier à ceux-là mêmes qui seraient accusés de crimes atroces.
Pendant que des jeunes des quartiers défavorisés sont traqués, arrêtés ou exécutés, les grands trafiquants dorment paisiblement, entourés de gardes armés, souvent sous les ordres de l’État lui-même.
L’impunité n’est plus un accident, elle est devenue une politique d’État.
Le scandale dépasse le cadre d’un simple conflit entre un groupe armé et une entreprise.
Il met en lumière la corruption systémique d’une élite économique qui s’enrichit sur la misère du peuple haïtien.
Ces « bourgeois sans conscience », comme les appellent certains, se sont transformés en véritables prédateurs, exploitant le pays jusque dans sa chair et son sang.
Drogue, organes, corruption, exploitation des pauvres, voilà la réalité d’un système qui a remplacé l’État de droit par un État de rente et de trahison.
Ces individus, sous couvert de respectabilité, participent à la destruction méthodique du tissu social haïtien, pendant que le peuple s’enlise dans la peur, la faim et la colère.
La situation actuelle montre clairement que le peuple haïtien est pris en otage entre deux feux : D’un côté, les gangs, dont certains commettent des crimes odieux et terrorisent les civils ; De l’autre, les élites économiques et politiques, qui, sous couvert de respectabilité, participent à des trafics inhumains.
Et au milieu, un État effondré, incapable d’assurer la sécurité, la justice ou la dignité de son peuple.
Comment expliquer que toutes les routes vers la capitale soient bloquées depuis des années sans qu’aucune autorité n’intervienne ?
Comment comprendre que des chars blindés soient soudain disponibles uniquement pour défendre les intérêts de certains riches entrepreneurs, des drogues dealers, des trafiquants d’organes….mais jamais pour protéger les citoyens ordinaires ?
Cette sélectivité dans la répression est la preuve que l’État haïtien a cessé de servir la nation, il ne sert plus qu’un clan.
Face à cette dérive, le silence ne peut plus être une option.
La société civile, les organisations de défense des droits humains, les universitaires et les journalistes libres doivent se lever et demander des comptes. Si nous continuons à détourner le regard, le pays tout entier s’enfoncera dans un gouffre moral et politique sans retour.
Il est également temps que les jeunes des quartiers populaires comprennent que leur combat ne doit pas être uniquement armé.
Leur véritable force réside dans la vérité et la dénonciation des complots qui détruisent leur avenir.
En exposant ces réseaux mafieux, ils participent à une lutte de libération nationale. Mais cette lutte doit s’appuyer sur la conscience, l’unité et la quête de justice, pas sur la vengeance.
Haïti se trouve aujourd’hui à un carrefour historique. Soit le peuple se réveille et exige la vérité sur ces trafics honteux, soit le pays continuera à être dirigé par une minorité de traîtres à la patrie, qui vendent nos richesses, nos corps et nos âmes au plus offrant.
Ce silence d’État, cette passivité complice, ne sont plus supportables. Si la société civile ne se lève pas, l’histoire retiendra que nous avons regardé ailleurs pendant que notre pays était assassiné à petit feu.
Il est temps de rompre le pacte du silence, de reconstruire la dignité nationale, et de rappeler à ceux qui dirigent ou qui croient diriger, qu’Haïti n’appartient ni aux bourgeois corrompus, ni aux trafiquants, mais au peuple souverain.
Vive l’héritage Dessaliniens avec fierté, force et dignité !!!
Par : Johnny Joseph, M.E.D