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Auteur : Nelson Jonathan

Washington prévoit de désigner comme terroristes les gangs de Viv Ansanm ainsi que leurs supporteurs

Le gouvernement Trump envisage donc de désigner non seulement les gangs de Viv Ansanm comme entités terroristes, mais aussi toute personne ou organisation qui les soutient.

Le média américain Miami Herald a dévoilé l’intention du gouvernement des États-Unis de classer comme organisations terroristes les gangs du regroupement « Viv Ansanm », ainsi que les personnes leur ayant apporté un soutien, qu’il soit financier ou logistique.

Dans un article publié ce vendredi 18 avril 2025, le média floridien explique que cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un changement de politique américaine vis-à-vis d’Haïti, alors que l’administration de Donald Trump souhaite adopter une ligne plus dure contre les gangs, contrairement à celle de Joe Biden, jugée inefficace dans la lutte contre ces derniers.

Le gouvernement Trump envisage donc de désigner non seulement les gangs de Viv Ansanm comme entités terroristes, mais aussi toute personne ou organisation qui les soutient. Cette décision, selon le Miami Herald, intervient après une rencontre entre le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, et plusieurs dirigeants de la région caribéenne en Jamaïque le mois dernier. À cette occasion, Rubio aurait été informé de l’ampleur de la violence en Haïti, où la situation humanitaire est de plus en plus dramatique.

Concernant cette flambée de violence, le Miami Herald note dans son article que l’année 2025 connaît une forte aggravation de l’insécurité en Haïti. « Au moins 1 700 Haïtiens ont été tués cette année dans des attaques liées aux gangs », écrit le journal. Il ajoute que « treize policiers haïtiens ont aussi perdu la vie, ainsi que deux membres de la mission kényane, tués par le gang Gran Grif. » Le journal conclut qu’il s’agit de chiffres supérieurs à ceux enregistrés à la même période en 2024. À cela s’ajoute une crise humanitaire sévère : plus d’un million d’Haïtiens souffrent de la faim, et un nombre équivalent a été contraint d’abandonner son domicile à cause de la violence des groupes armés.

Les États-Unis affirment vouloir adopter cette mesure afin de répondre de manière appropriée à l’escalade inquiétante de l’insécurité. Selon les autorités américaines, cette vague de violence croissante fait d’Haïti une menace pour la sécurité régionale, et met en péril certains intérêts stratégiques américains. Miami Herald cite un cabinet de sécurité haïtien, Halo, qui déclare : « Ne pas désigner ces groupes comme organisations terroristes étrangères permettra à leur influence de croître, aggravant la crise haïtienne et ses répercussions sur les États-Unis. » Ce cabinet plaide donc pour une action rapide et résolue de la part de Washington afin de contribuer à rétablir un climat de paix et de stabilité.

Un responsable du département d’État, s’exprimant sous couvert d’anonymat, semble déjà avoir pris la mesure du problème. Il déclare au Miami Herald : « Trop longtemps, les complices des gangs brutaux haïtiens – aux États-Unis, en Colombie et ailleurs – ont agi en toute impunité. Désormais, ils devront faire face aux conséquences pénales de leur soutien matériel au terrorisme. »

Une fois les responsables désignés comme terroristes, les États-Unis pourront les incarcérer au CECOT (Centre de Confinement du Terrorisme), une prison de haute sécurité au Salvador, où sont actuellement détenus des membres de groupes tels que MS-13 et Tren de Aragua.

Le Miami Herald souligne que cette initiative de l’administration Trump représente un véritable tournant dans la politique américaine envers Haïti, en rupture avec la prudence de l’administration Biden, qui avait refusé de qualifier les gangs de terroristes, même après les tirs contre trois avions américains en novembre dernier alors qu’ils s’apprêtaient à atterrir à Port-au-Prince.

Les mesures prises par l’administration Biden – annulations de visas, sanctions du Trésor et de l’ONU – se sont révélées inefficaces et n’ont pas apporté de soulagement à la population haïtienne, toujours prise en otage par les violences des gangs.

Si cette décision est effectivement mise en œuvre, les États-Unis deviendraient le deuxième pays au monde, après la République dominicaine, à avoir qualifié les gangs haïtiens de terroristes.


Par : Nelson Jonathan | RTMI

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