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Auteur : Simon Wilsonley

75 % des chercheurs américains envisagent de quitter le pays, selon Nature

Le champ scientifique américain traverse une crise sans précédent. Un sondage publié par la prestigieuse revue scientifique Nature le jeudi 27 mars dernier révèle qu’une écrasante majorité de chercheurs américains envisage de quitter les États-Unis. En cause : les coupes budgétaires massives, les licenciements en cascade et un climat politique jugé hostile à la recherche depuis le retour de Donald Trump au pouvoir.

Photo d’illustration | ©️ Freepik

Selon Nature, 75 % des 1 650 scientifiques interrogés déclarent sérieusement considérer un départ vers l’étranger. Parmi eux, les jeunes chercheurs sont les plus touchés : près de 80 % des doctorants et post-doctorants sondés réfléchissent à un avenir hors des États-Unis. Le Canada, l’Europe et l’Australie figurent parmi leurs destinations privilégiées.

« C’est mon pays, je l’aime profondément », confie une étudiante en génomique végétale d’une prestigieuse université américaine. « Mais beaucoup de mes supérieurs me disent de partir. Et vite. »

Derrière ce malaise général se cache une politique d’austérité radicale menée par Donald Trump, avec le soutien d’Elon Musk, placé à la tête d’un vaste programme de réduction des dépenses fédérales. Les financements pour la recherche publique ont été drastiquement réduits, mettant en péril des projets de grande envergure et provoquant des vagues de licenciements au sein des laboratoires d’État.

Dans ce contexte, la précarité devient la norme pour de nombreux scientifiques. Certains, après avoir perdu leur poste, sont réembauchés temporairement, mais dans un climat d’incertitude pesant.

« Je n’avais jamais envisagé de quitter les États-Unis », explique un jeune chercheur en biologie. « Mais aujourd’hui, je regarde très sérieusement les opportunités en Europe. Là-bas, au moins, la science reste une priorité. »

Au-delà des restrictions budgétaires, les chercheurs dénoncent une détérioration de la liberté académique et un durcissement des politiques migratoires. Les scientifiques étrangers, qui avaient quitté leur pays pour poursuivre leur carrière aux États-Unis, voient aujourd’hui leur avenir menacé.

Plus préoccupant encore, l’administration républicaine a annoncé qu’elle cesserait de financer les recherches incluant le terme « climat » lorsqu’il est utilisé en lien avec le réchauffement climatique. Une mesure similaire concerne les travaux scientifiques qui abordent des notions comme « races », « équité » ou « genre ». Ces restrictions, motivées par une volonté de lutter contre ce que les conservateurs qualifient de « wokisme », constituent une attaque inédite contre la liberté académique et risquent de compromettre significativement l’avenir de la recherche dans ces domaines.

Face à ce contexte, l’exode des cerveaux pourrait devenir une réalité imminente, fragilisant l’écosystème scientifique américain. Si la tendance se confirme, les États-Unis risquent de perdre une génération entière de chercheurs, et avec elle, une part significative de leur influence scientifique mondiale.

Par : Wilsonley Simon

RTMI

https://www.nature.com/articles/d41586-025-00938-y

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Simon Wilsonley
Simon Wilsonley

Wilsonley Simon est journaliste, étudiant en Anthropo-Sociologie. Il est passionné de la Radio et d’écriture. Sa plume, guidée par une profonde conscience sociale, s'engage pleinement au service de son pays.

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