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La rentrée scolaire 2024-2025 est fixée au 1er octobre, a annoncé le ministre de l’Éducation, Augustin Antoine, le mardi 6 août 2024, lors d’une visite au Collège Canado-Haïtien avec le Premier ministre Garry Conille. Le titulaire du MENPF a salué le bon déroulement des examens du baccalauréat et présenté une feuille de route ambitieuse, malgré les défis persistants.
Port-au-Prince – La rentrée des classes pour l’année académique 2024-2025 est fixée au mardi 1er octobre. Cette annonce a été faite par le ministre de l’Éducation et de la Formation Professionnelle (MENFP), Augustin Antoine, le mardi 6 août, lors d’une visite conjointe avec le Premier ministre Garry Conille au Collège Canado-Haïtien. En effet, les deux membres du gouvernement, le PM Conille et le titulaire du MENFP, ont visité ce collège pour superviser le déroulement du deuxième jour des examens du baccalauréat. M. Antoine, en cette occasion, n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction quant au climat de paix qui règne dans les centres d’examen, soulignant que cela constitue un pari gagné.
Dans son intervention, le ministre Antoine Augustin a présenté la feuille de route du ministère de l’Éducation nationale pour l’année académique 2024-2025, placée sous le thème « Restaurer l’autorité de l’école ». « L’école doit être un ciment, un garant, ce par quoi le lien social se produit », a-t-il déclaré, ajoutant que 2025 sera l’année de la restauration de la mission républicaine de l’école.
Plusieurs initiatives clés sont incluses dans ce plan d’action que le professeur Antoine a soigneusement détaillé.
D’abord, un appui sera fourni à 280 000 parents d’élèves des écoles publiques, avec une somme allant de quinze mille à vingt mille gourdes pour les soutenir dans les préparatifs de la rentrée scolaire. Ce projet, nommé « Cash transfert », coûtera 5 milliards de gourdes au gouvernement et sera réalisé en partenariat avec les compagnies téléphoniques.
Puis, le ministère souhaite poursuivre et renforcer l’initiative de distribution de manuels scolaires aux élèves de la première à la quatrième année fondamentale.
Ensuite, des kits scolaires, incluant des uniformes et des bancs, seront également distribués. « Environ dix mille bancs sont déjà prêts à être distribués, et d’autres suivront », a précisé le ministre.
Ce n’est pas tout. Le ministère travaille également à renforcer le programme de cantines scolaires. « Si l’enfant ne mange pas, il ne peut pas apprendre », a déclaré M. Antoine, en précisant que les repas doivent être préparés avec les produits des agriculteurs et paysans haïtiens, ce qui contribuera à soutenir la production nationale.
De plus, le ministre se dit très préoccupé par la formation des enseignants et annonce que cette année, le cursus scolaire inclura des cours en éducation à la citoyenneté, en technologie et activités productives, en éducation esthétique et artistique, ainsi qu’en éducation physique et sportive.
Dans la même veine, M. Antoine a annoncé l’inauguration de 17 écoles publiques et la réhabilitation de 117 lycées et écoles nationales à travers le pays.
Bien que la rentrée scolaire soit fixée au 1er octobre, le ministre de l’Éducation nationale a annoncé que la rentrée administrative se tiendra le 16 septembre, pour que les directions des écoles peuvent mieux se coordonner avec les enseignants et les parents et de créer une atmosphère scolaire propice, permettant aux élèves de s’acclimater à l’environnement scolaire après une année difficile.
Les promesses du ministre déjà mises à mal par l’insécurité
Alors que le ministre a annoncé en grande pompe la reprise des classes le 1er octobre, plus d’un millier d’écoles publiques et privées restent fermées en raison de l’emprise des gangs armés, tandis que d’autres sont occupées par des déplacés, selon une enquête réalisée en février dernier par la Coalition de la jeunesse haïtienne pour l’intégration (Cojhit) dans la zone métropolitaine.
À ce sujet, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), dans un rapport publié le 24 mai 2024, a fait mention de 900 écoles (fermées), dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite, affectant près de 200 000 élèves et 4000 enseignants.
Des Lycées comme : Anténor Firmin, Jean Jacques Dessalines, Cent cinquantenaire, Marie Jeanne, ainsi que des écoles nationales comme Colbert Lochard, Virginie Sampeur, Caroline Cheveau, Argentine Bellegarde, Darius Denis, Charles Dubé et République de la Colombie, servent encore d’abris pour les déplacés.
« Plus de 200 écoles privées et publiques restent fermées dans la commune de la Croix-des-Bouquets, notamment dans les quartiers de Dargout, Cottard, Duval, Savanne Blonde, Beudet, Meyer, Despinos, Nan Rigaud, Nan Rémy, Cocoyer, Bellanton, et une partie de Lilavois » a rapporté la Coalition de la jeunesse haïtienne pour l’intégration (Cojhit) citée par AlterPresse.
Dans ce contexte, les écoles qui accueillaient autrefois les examens du baccalauréat ne sont pas disponibles cette année. Beaucoup sont toujours occupées par des déplacés, tandis que d’autres ont été vandalisées. Par conséquent, les autorités ont dû relocaliser certains centres d’examen qui étaient auparavant situés dans les environs du centre-ville.
Ganthier, depuis quelques jours, connaît un climat de terreur par les membres du gang 400 mawozo dirigé par Wilson Joseph, alias Lanmò San Jou. Plus tôt cette semaine, ces criminels ont incendié les locaux de la douane. Cette situation a empêché environ 700 élèves de philo d’accéder aux centres d’examen, désormais délocalisés à Fonds-Parisien.
Face à cette réalité indéniable, quelles sont les chances de succès du plan d’action ambitieux du ministre ? Pourra-t-il surmonter les défis actuels ? Les départements de l’Ouest et de l’Artibonite sont toujours sous la menace des gangs, qui surpassent depuis longtemps les forces de police en termes d’organisation et de puissance de feu. Environ un mois depuis l’arrivée de contingents policiers kényans dans le cadre de la mission multinationale pour rétablir la sécurité face aux gangs armés en Haïti, mais jusqu’à présent, aucun progrès significatif n’a été réalisé. Les forces de l’ordre n’ont pas réussi à reprendre le contrôle des sites stratégiques ni à restaurer un semblant d’ordre dans la capitale. Le flou demeure quant aux aspects concrets et aux limites de la mission, tandis que les terroristes continuent de semer la terreur et de défier l’autorité de l’État.
Par : Wilsonley Simon
Très beau article. Bon travail