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Port-au-Prince, 4 septembre 2024 – L’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) a publié un rapport accablant, le mardi 3 septembre, contre l’ancien ministre de la Planification et de la Coopération Externe, Me Aviol Fleurant, révélant des accusations d’enrichissement illicite et de fausse déclaration de patrimoine. Ce rapport met en lumière une augmentation suspecte de plus de 250 % de la fortune de l’ancien ministre, qui ne parvient pas à justifier l’origine de 75,2 millions de gourdes, montant réparti sur 16 comptes bancaires.
Des chiffres alarmants
Le rapport de l’ULCC met en lumière une hausse significative de 253,26 % du patrimoine de l’ancien ministre au cours de la période étudiée. Entre mars 2016 et décembre 2018, une somme de 75,2 millions de gourdes, dont l’origine reste inexpliquée, a été identifiée. Selon l’ULCC, Me Aviol Fleurant n’a déclaré que trois comptes bancaires, omettant d’en mentionner 13 autres, dont sept en gourdes et neuf en dollars américains, qui se sont révélés essentiels dans le cadre de l’enquête. De plus, l’acquisition de deux véhicules – une Kia Sorento bleue et une Mazda grise – n’a pas été signalée, tout comme deux propriétés situées à Péguy-Ville, enregistrées au nom de ses enfants pour une valeur de 75 000 dollars américains.
Par conséquent, l’ULCC recommande des poursuites judiciaires contre Me Aviol Fleurant et la réalisation d’un audit complet de sa gestion durant son mandat ministériel.
Une enquête déclenchée par une pétition populaire
Cette enquête a été initiée suite à une pétition lancée par Roudy Sanon, ancien présentateur de l’émission « Kisa Nou Vle » sur Radio Ibo. La pétition, signée par plus de 5 000 personnes, avait pour but de dénoncer l’enrichissement illicite présumé de Me Aviol Fleurant durant son mandat de ministre de la Planification de 2016 à 2018. Ce test de transparence et d’intégrité a été particulièrement important pour l’actuel directeur général de l’ULCC, Hans Joseph, un cousin de Me Fleurant.
L’EDH également dans le viseur de l’ULCC
Outre Me Aviol Fleurant, le rapport de l’ULCC a également mis en lumière des détournements de fonds au sein de l’Électricité d’Haïti (EDH). Cinq caissières de l’institution, Naomi Cantave Maulange, Chantale Thomas Jean, Mona Cindy François, Eloise Valbert Pierre et Edmonde Célestin, sont accusées d’avoir détourné des fonds publics à des montants variés. Naomi Cantave Maulange aurait ainsi détourné plus de 17 millions de gourdes, tandis que Chantale Thomas Jean en aurait détourné plus de 3 millions.
L’ULCC a révélé que ces caissières disposaient de codes secrets leur permettant d’accéder au logiciel de gestion de l’EDH, codes qu’elles auraient utilisé de manière frauduleuse pour détourner ces fonds. L’ULCC demande également que des poursuites judiciaires soient engagées contre ces employées pour leur implication dans ces malversations.
Enfin, le rapport de l’ULCC, publié le 3 septembre 2024, pourrait marquer un tournant crucial dans la lutte contre la corruption en Haïti, à condition qu’il y ait une véritable volonté d’agir. Cependant, que peut-on réellement attendre d’une justice haïtienne qui, depuis quelque temps, n’est plus qu’une caricature, incapable de contribuer au véritable progrès de la société ?
Par : John Bekker Noel
Bon travail !🙏