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Auteur : Simon Wilsonley

Sanctions américaines contre 16 partisans de Maduro : entre pressions et résistances

Le gouvernement américain a intensifié ses efforts pour affaiblir le régime vénézuélien de Nicolas Maduro en imposant de nouvelles sanctions. Jeudi 12 septembre, Washington a annoncé des mesures punitives contre 16 responsables proches de Maduro, accusés d’avoir « entravé » le bon déroulement de l’élection présidentielle du 28 juillet 2024.

Le gouvernement américain a intensifié ses efforts pour affaiblir le régime vénézuélien de Nicolas Maduro en imposant de nouvelles sanctions. Jeudi 12 septembre, Washington a annoncé des mesures punitives contre 16 responsables proches de Maduro, accusés d’avoir « entravé » le bon déroulement de l’élection présidentielle du 28 juillet 2024. Parmi les figures visées se trouvent des membres du Conseil national électoral et du Tribunal suprême de justice, deux institutions clés du système politique vénézuélien. Selon le département du Trésor américain, ces individus auraient « compromis la transparence du processus électoral et manipulé la publication des résultats ».

Les sanctions, qui comprennent le gel des avoirs aux États-Unis et des restrictions de visa, ciblent également des responsables militaires et des membres des services de renseignement. Parmi eux, le juge et le procureur ayant émis un mandat d’arrêt contre l’opposant Edmundo González Urrutia, qui s’est réfugié en Espagne. « Le département du Trésor cible les responsables des déclarations de victoire frauduleuses et de la répression brutale des voix dissidentes après les élections », a précisé Wally Adeyemo, secrétaire adjoint au Trésor.

Les méthodes d’ingérence de Whashington à travers le temps

Les sanctions contre le Venezuela s’inscrivent dans une longue histoire d’ingérence des États-Unis en Amérique latine et ailleurs. Déstabiliser les gouvernements par le biais de sanctions économiques et d’isolement diplomatique n’est pas une tactique nouvelle pour Washington. Depuis la guerre froide, les États-Unis ont utilisé ces méthodes pour affaiblir les régimes qu’ils considéraient comme hostiles à leurs intérêts. 

En 1990, par exemple, les États-Unis ont soutenu Violeta Chamorro au Nicaragua pour déloger les sandinistes du pouvoir. Bien que Daniel Ortega ait repris les rênes du pays plus tard, les interventions américaines avaient déjà réussi à déstabiliser durablement la révolution sandiniste.

Lors des premières élections démocratiques en Haïti, en 1990, Marc Bazin, candidat soutenu par les Américains, a été largement rejeté par le peuple au profit de Jean-Bertrand Aristide. Le jour du vote, l’ex-président américain Jimmy Carter a suggéré à Aristide de se retirer en faveur de Bazin, ce qu’Aristide a refusé, affirmant que Carter devait en informer lui-même le peuple. Craignant une réaction populaire, Carter n’a pas insisté. Avant même l’investiture d’Aristide, les impérialistes ont tenté un coup d’État, suivi sept mois plus tard d’une seconde tentative sanglante qui renversa son régime.

Plus récemment, les élections de 2010 ont vu une ingérence directe des États-Unis, avec l’implication d’Hillary Clinton, alors secrétaire d’État. « Elle est venue en personne en Haïti dire que c’est le candidat Michel Martelly qui devrait aller au second tour avec la gagnante du premier tour Mme Mirlande Manigat… » Dans «  Haïti : Le pouvoir scandaleux de Martelly et l’échec de la corruption internationale », Leslie Péan explique que la crise politique haïtienne a commencé en 2010 avec l’imposition de Michel Martelly à la présidence par la communauté internationale par le biais des élections frauduleuses qu’on connait. Depuis, cette crise va de rebondissements en rebondissements avec d’énormes scandales.

On se rappelle du coup d’État de 2009 au Honduras, où le président Manuel Zelaya a été renversé après avoir tenté de réformer la constitution pour permettre des consultations populaires. Ce renversement, soutenu tacitement par les États-Unis, a marqué un tournant dans la politique hondurienne, plongeant le pays dans une crise institutionnelle et une instabilité durable. Dix ans plus tard, en 2019, un scénario similaire s’est déroulé en Bolivie, où le président Evo Morales, réélu pour un quatrième mandat, a été contraint à la démission après des accusations de fraude électorale, malgré l’absence de preuves solides. Là encore, les États-Unis ont été accusés de soutenir l’opposition et d’encourager la déstabilisation du pays, contribuant à un autre changement de régime en Amérique latine. 

Les efforts des États-Unis pour déloger Maduro ont pris plusieurs formes. En 2019, ils avaient soutenu Juan Guaidó, chef de l’opposition, qui s’était autoproclamé président par intérim, espérant ainsi provoquer un changement de régime. Cette tentative avait échoué, en grande partie à cause du soutien des militaires et d’alliés internationaux comme la Russie et la Chine, qui avaient maintenu leur appui à Maduro. 

Maduro : résister sous la pression de Washington

Nicolas Maduro a jusqu’à présent résisté aux nombreuses tentatives de déstabilisation orchestrées par les États-Unis. Malgré les sanctions économiques, les pressions diplomatiques et les tentatives de renversement par des figures de l’opposition, le régime bolivarien tient bon. Cette résilience s’explique notamment par le soutien continu de l’armée vénézuélienne, un pilier fondamental de la stabilité du gouvernement. De plus, Maduro s’est appuyé sur des alliances stratégiques avec des puissances comme la Russie, la Chine et l’Iran, qui ont offert un soutien économique et diplomatique pour contrer les effets des sanctions américaines.

L’idéologie bolivarienne, héritée de son prédécesseur Hugo Chávez, continue de rassembler une part importante de la population vénézuélienne. « Pour nombre de Vénézuéliens, le régime Maduro représente une lutte contre l’impérialisme et une défense de la souveraineté nationale face aux ingérences extérieures ». 

Nicolas Maduro réélu avec 51 % des voix

C’est le Conseil National Électoral (CNE) qui a annoncé, le lundi 29 juillet 2024, la réélection de Nicolas Maduro avec 51,20 % des voix, soit 5 150 092 votes. Le président du CNE, Elvis Amoroso, a déclaré que les élections s’étaient déroulées sans incidents. Edmundo González, arrivé en deuxième position, a recueilli 44,2 % des voix, soit 4 445 978 votes, tandis que les autres candidats ont obtenu 4,6 % des suffrages.

Avec cette victoire, Maduro entamera un nouveau mandat de 2025 à 2031, soutenu par un programme ambitieux qu’il appelle les « 7 Transformations », ou les 7T :

Le  premier T concerne la réforme économique, avec le développement d’un nouveau modèle de production visant à combattre l’inflation et à stimuler l’économie locale.

Le deuxième T porte sur la modernisation des infrastructures en matière de science, technologie, éducation et culture, des secteurs durement touchés par les sanctions internationales.

Le troisième T vise la sécurité et la défense nationale, avec un accent sur le renforcement de la paix sociale et la récupération du territoire de l’Eséquibo guyanais.

Le quatrième T est axé sur l’amélioration des droits sociaux et des services publics, en mettant en œuvre des projets pour améliorer la qualité de vie des Vénézuéliens.

Le cinquième T concerne la gestion gouvernementale, avec une réforme de la gestion publique pour répondre plus efficacement aux besoins sociaux.

Le sixième T se concentre sur la lutte contre le changement climatique, la création de sources d’énergie alternatives et des plans pour une production alimentaire durable.

Enfin, le septième T renforce les relations internationales, notamment par l’intégration du Venezuela dans les BRICS et la consolidation de l’Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA-TCP).

Alors que les États-Unis persistent dans leur tentative de provoquer un changement de régime par des sanctions et des pressions, le Venezuela, grâce à ses alliances internationales et son soutien interne, continue de résister à l’emprise de Washington. Cette confrontation entre les deux nations pourrait encore s’intensifier, mais pour l’instant, Maduro tient tête, démontrant une résilience que ses détracteurs avaient largement sous-estimée.

En définitive, au nom du principe de non-ingérence dans les affaires internes d’un pays souverain, les États-unis doivent cesser « de conspirer et fomenter des coups d’Etat » contre le Venezuela et d’autres pays de la région. Il est temps que Washington cesse ses ingérences politiques et respecte la souveraineté vénézuélienne. 

Non à la déstabilisation de la révolution bolivarienne !

Par : Wilsonley SIMON

Références : 

1. France24 & AFP. (2024, 12 septembre). Venezuela : les États-Unis sanctionnent 16 responsables du régime de Maduro. France24.

2. Numa, M. L. (n.d.). Washington : Venezuela n’est pas Haïti! Haïti Liberté, Haitians Times, pp. 3, 16.

3. Péan, L. (2016, 5 février). Haïti : Le pouvoir scandaleux de Martelly et l’échec de la corruption internationale. AlterPresse.

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Simon Wilsonley
Simon Wilsonley

Wilsonley Simon est journaliste, étudiant en Anthropo-Sociologie. Il est passionné de la Radio et d’écriture. Sa plume, guidée par une profonde conscience sociale, s'engage pleinement au service de son pays.

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