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Auteur : John Bekker NOËL 

Natcom – Fibre optique : des routes endommagées à la vitesse de la 5G pour un réseau en perte de qualité 

Alors que la fibre optique est censée représenter un progrès technologique, les travaux menés par la Natcom en Haïti depuis quelques temps suscitent davantage de frustrations que de satisfaction. La compagnie téléphonie mobile Natcom a entrepris un vaste chantier à travers le pays pour déployer son réseau de fibre optique, mais cette initiative a causé des dommages significatifs aux routes, tout en coïncidant avec une dégradation de la qualité du service réseau.

Cp: John Bekker Noël

Des routes détruites, des réparations négligées 

Pour poser ses câbles, la Natcom a ouvert de nombreuses routes nationales et locales, cependant, dans la majorité des cas, aucune réparation n’a été effectuée après le passage des équipes. Résultat : des routes endommagées, voire impraticables, compliquant la vie des habitants et ralentissant les activités économiques.

« Ce n’est pas seulement le réseau qui ne fonctionne pas, mais aussi les routes que la Natcom a détruites. C’est une double peine pour nous » , déplore un habitant de Delmas.

Dans la même veine, un chauffeur opérant sur l’axe Silo-Delmas 33 partage également son exaspération. « Déjà, l’État ne s’occupe pas des routes, maintenant c’est pire. »

Paradoxalement, alors que la fibre optique devrait améliorer la connectivité, les utilisateurs constatent une dégradation notable du service. Certaines zones, où le réseau 4G fonctionnait correctement, subissent désormais des coupures fréquentes.

« On nous parle de 5G, mais même le réseau 3G devient inaccessible dans certaines régions », se plaint un utilisateur qui utilise les services Natcom depuis 7 ans.

Un projet ambitieux mal planifié

Un ingénieur du MTPTC (Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications) qui souhaite que son nom reste dans l’anonymat, critique l’approche adoptée par Natcom. «  Le déploiement d’un réseau de fibre optique est un travail colossal, mais Natcom semble avoir sous-estimé les défis liés à une telle infrastructure dans le contexte haïtien. Il est évident qu’il manque un plan clair pour minimiser les impacts sur les routes et l’environnement. » 

L’Ingénieur souligne que ces travaux auraient pu être une opportunité pour renforcer le reseau, mais tout en respectant les normes de construction. « Les routes creusées devraient être réparées avec de l’asphalte ou du béton hydraulique. Malheureusement, cela est rarement fait », regrette -t-il. 

Natcom n’est pas la seule institution critiquée pour ce type de pratiques. La DINEPA (Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement) est également accusée de creuser des routes pour installer des canalisations sans effectuer de réparations adéquates. 

Certains quartiers, censés être alimentés en eau, attendent encore, et les travaux laissent derrière eux des routes réparées à la va-vite avec un simple mélange de ciment, de sable et d’eau.

Ces infrastructures, majoritairement financées par l’argent des contribuables, traitent souvent les clients comme des laissés-pour-compte. Face à cette réalité, la population devrait-elle assumer la responsabilité de protéger ses biens collectifs en l’absence d’un État réellement impliqué ?

Par : John Bekker NOËL 

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John Bekker NOËL 
John Bekker NOËL 

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