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Fritz Alphonse Jean est officiellement devenu le nouveau Président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) ce vendredi 7 mars 2025. Il succède à Leslie Voltaire, qui lui-même a passé cinq mois à la tête du CPT. Dans son discours d’investiture, le nouveau président a insisté sur la gravité de la situation sécuritaire dans le pays et a annoncé des mesures concrètes pour y remédier.
La cérémonie de passation de pouvoir s’est déroulée à la Villa d’Accueil en présence du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et des membres de son gouvernement, du Commandant en chef de l’armée, Derby Guerrier, du Directeur général de la police, Rameau Normil, du Chef de la Mission multinationale, Godfrey Otunge, ainsi que de plusieurs représentants du corps diplomatique.
Dans sa première intervention en tant que Président du CPT, le représentant de l’Accord de Montana a affirmé que la restauration de la sécurité dans le pays serait sa plus grande priorité.
« Il y a urgence, car les populations de l’Ouest et de l’Artibonite, particulièrement, requièrent des réponses concrètes et rapides de l’État pour se remettre des méfaits de la violence exercée sur elles », a-t-il déclaré.
Fritz Alphonse Jean a insisté sur la nécessité pour le Conseil de poursuivre son travail afin d’accomplir pleinement sa mission. Il a salué les efforts de ses prédécesseurs et a annoncé une série de mesures pour renforcer la sécurité nationale, notamment le recrutement de 3 000 nouveaux agents au sein de l’armée et de la police.
Il a également promis de faciliter un protocole d’accord entre l’Armée et l’Agence Nationale des Aires Protégées (ANAP), ainsi que l’élaboration d’un « budget de guerre »visant à fournir aux autorités les ressources nécessaires pour répondre efficacement à l’urgence sécuritaire. En outre, il compte activer le décret portant création de l’Agence Nationale d’Intelligence (ANI), un organe qui pourrait jouer un rôle stratégique dans la lutte contre le crime organisé et le terrorisme urbain.
De son côté, le Président sortant, Leslie Voltaire, a exprimé sa fierté de céder la présidence à Fritz Alphonse Jean. Selon lui, la présidence tournante du Conseil reflète la maturité politique de ses membres. Il a remercié ses collègues et tous ceux qui l’ont soutenu durant son mandat, tout en dressant le bilan de son passage à la tête du CPT. Il a mis l’accent sur les avancées réalisées dans les trois grands objectifs du Conseil : la sécurité, la réforme constitutionnelle et l’organisation des élections. Avant de quitter ses fonctions, il a souhaité beaucoup de succès à son successeur et l’a assuré du soutien de l’ensemble des autres Conseillers-Présidents.
En réaction, la Primature a publié un communiqué de presse pour saluer l’arrivée de Fritz Alphonse Jean à la tête du CPT. Selon ce communiqué, le Premier ministre haïtien, Alix Didier Fils-Aimé, a exprimé sa satisfaction quant à cette nouvelle prise de fonction et a réaffirmé sa volonté de collaborer avec le nouveau président du CPT afin de « piloter cette transition délicate ».
L’ancien gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH) prend les rênes du CPT dans un contexte de crise profonde, marqué par une montée en puissance des gangs et une détérioration du climat socio-économique. Son mandat, en tant que troisième président du CPT, s’annonce décisif pour la crédibilité de la transition, largement décriée ces derniers mois par une population de plus en plus désabusée.
Nombreux sont les Haïtiens qui attendent de Fritz Alphonse Jean des actions concrètes, après les promesses non tenues des deux premiers présidents du CPT, Edgard Leblanc Fils et Leslie Voltaire. Leur passage à la tête de cette structure n’a fait qu’enfoncer le pays davantage dans le chaos, selon une large frange de la population. Reste à savoir si Fritz Alphonse Jean saura inverser cette tendance et répondre aux attentes d’un peuple à bout de souffle.
Par : Nelson Jonathan