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Ballon d’Or 2024 : Rodri sacré, le Brésil et le Real outrés
Un écho de stupeur résonne dans le monde du football : Rodri, le milieu de terrain de Manchester City et de la sélection espagnole, a remporté le prestigieux Ballon d’Or 2024. Cette victoire, attendue par certains, a pourtant fait l’effet d’un coup de tonnerre, en particulier au Brésil, où tous les yeux étaient rivés sur Vinicius Junior, le prodige du Real Madrid. Le pays du « futebol » espérait que ce dernier ramènerait le trophée au Brésil, où aucun joueur n’a été sacré depuis Kaka en 2007.
Paris, 29 octobre – L’annonce du Ballon d’Or 2024 n’a pas laissé le monde du football indifférent. Tandis que le joueur de 28 ans, soulevait le trophée à Paris, le Brésil réagissait avec colère et frustration, voyant en ce sacre une injustice envers son étoile montante, Vinicius Junior. Le joueur du Real Madrid, favori pour ce prix prestigieux après une saison impressionnante, a vu son sacre lui échapper, plongeant tout un pays dans une indignation palpable.
Ce lundi, dans la soirée parisienne, l’absence de Vinicius Junior à la cérémonie a marqué les esprits. Boycottée par le Real Madrid en soutien à leur ailier, cette absence faisait écho à une frustration plus profonde. Depuis plusieurs semaines, les fans brésiliens et madrilènes attendaient avec impatience la consécration du jeune attaquant, dont la saison exceptionnelle au Real Madrid – marquée par la Liga et la Ligue des champions – faisait de lui un candidat de choix.
Le Real Madrid, en conflit ouvert avec l’UEFA depuis la proposition de création d’une Superligue européenne, a décidé de frapper fort. Florentino Pérez, président du club, a ainsi annoncé lundi matin qu’aucun représentant madrilène ne serait présent à Paris. Les médias espagnols évoquent même une « manigance » de l’UEFA pour écarter Vinicius, une accusation soutenue par certains anciens joueurs.
La déception de tout un pays : «C’est quoi ce Ballon d’Or ? »
Au Brésil, où le football est presque une religion, la colère gronde. Pour beaucoup, Vinicius était le candidat naturel pour succéder aux légendes brésiliennes qui ont marqué l’histoire du football mondial. Marta, six fois élue meilleure joueuse de l’année, a exprimé sa stupéfaction dans une vidéo sur Instagram devenue virale : « J’ai attendu toute l’année que Vini Jr soit récompensé comme le meilleur joueur actuel, et maintenant ils viennent me dire que le Ballon d’or n’est pas pour lui ? C’est quoi ce Ballon d’or ? Non, ce n’est pas ça ! »
Dans la même veine, le club formateur de Vinicius, Flamengo, a publié un communiqué affirmant son soutien indéfectible à l’attaquant. Quant à Richarlison, coéquipier de Vinicius en sélection, il n’a pas mâché ses mots sur Instagram : « C’est de la merde ! »
La vague de soutien au Real Madrid : « Mon frère, tu es le meilleur joueur du monde »
La déception de Vinicius a vite trouvé un écho dans le vestiaire madrilène. Ses coéquipiers, anciens et actuels, n’ont pas tardé à manifester leur indignation. Toni Kroos et Karim Benzema ont été parmi les premiers à poster en soutien à leur ami. Eduardo Camavinga a même dénoncé une injustice : « FOOTBALL POLITIQUE. Mon frère, tu es le meilleur joueur du monde, et aucune récompense ne peut dire le contraire. » Arda Güler et Andriy Lunin ont partagé des photos d’eux avec Vinicius, tandis qu’Aurélien Tchouameni a insisté : « Rien ne pourra t’enlever ce que tu as accompli, mon frère. Nous le savons TOUS… Ils ne sont pas prêts pour ce que tu vas leur offrir. »
De son côté, Eder Militão, lui aussi compatriote de Vinicius, n’a pas caché sa frustration : « Tu es le meilleur, et personne ne peut te l’enlever ! » Federico Valverde a complété : « Il n’y a pas de prix qui prouve à quel point tu es bon, sur et en dehors du terrain. »
Un air de théorie du complot : la déclaration de Clarence Seedorf
Clarence Seedorf, ancien joueur du Real Madrid, n’a pas hésité à pointer du doigt les possibles raisons politiques derrière le choix du Ballon d’Or. L’ex-milieu de terrain néerlandais a évoqué, en direct sur TNT, la possibilité que le conflit entre l’UEFA et le Real Madrid ait pu affecter le vote : « Je pense qu’il y a des problèmes entre le Real Madrid et l’UEFA qui ont influencé les résultats. Vinicius méritait totalement ce trophée. Les tensions entre l’UEFA et le Real Madrid n’auraient pas dû interférer avec cette récompense qui lui revenait. »
Seedorf, « pro-Real » de longue date, fait partie des voix influentes qui soutiennent cette théorie du complot. Durant sa carrière, il a passé trois saisons mémorables à Madrid, remportant la Ligue des champions en 1998 avec les Merengues, ajoutant ainsi du crédit à son opinion.
Rodri, discret mais impassible : « Je me concentre sur ceux qui sont ici pour moi »
Malgré le tumulte, Rodri est resté impassible et humble dans sa victoire. Interrogé sur l’absence des représentants madrilènes, il a simplement répondu : « Ils ont pris leur décision, ils ne voulaient pas être ici pour leurs raisons. Je me concentre juste sur mon club, sur mes coéquipiers, sur ceux qui sont ici pour me féliciter, et c’est tout. » Une réaction mesurée qui traduit le caractère posé de l’international espagnol.
La cérémonie du Ballon d’Or sous le feu des critiques
Depuis que le groupe Amaury, propriétaire de L’Équipe et de France Football, a scellé un partenariat avec l’UEFA pour l’organisation de la cérémonie du Ballon d’Or, certains évoquent un glissement vers des choix davantage politiques que sportifs. « L’UEFA va mettre son expertise au service de l’événement et inviter les plus grandes stars, mais elle développe aussi la partie commerciale, »expliquait L’Équipe l’année dernière.
Alors que les Brésiliens digèrent mal ce nouveau revers et que les Madrilènes affichent leur mécontentement, la question reste posée : la cérémonie du Ballon d’Or peut-elle encore prétendre célébrer le meilleur joueur du monde, sans être influencée par des considérations extérieures ? La réponse, peut-être, viendra de Vinicius lui-même, qui a déjà prévenu : « J’en ferai 10 fois plus si nécessaire. Ils ne sont pas prêts. »
Radio Télé Masseillan Info (RTMI)
