Concours « Parole pour l’Avenir » : quand la voix de la jeunesse devient un symbole de résistance

Face à une Haïti en proie à des crises sociales, politiques et humanitaires, un groupe d’étudiants, tant en Haïti que dans la diaspora, a choisi d’agir pour insuffler un nouvel élan d’espoir à la jeunesse haïtienne. En effet, à travers le lancement du concours d’éloquence « Parole pour l’Avenir », prévu pour le mois de février, ils ambitionnent de transformer la douleur et le désarroi de toute une génération en une force d’expression et d’action porteuse de changement.

Pour Auel Mitchiel Gala, étudiant en master de Sciences Politiques en France, principal initiateur de cet initiative, l’idée du concours est profondément liée à la réalité tragique qu’il observe au quotidien dans son pays. « Chaque jour, je suis témoin de la souffrance d’un peuple pris en otage par les violences des groupes armés, d’une jeunesse désillusionnée et privée d’espoir », confie-t-il. Ce constat l’a poussé à concevoir un projet qui donne la parole à ceux qu’on n’écoute pas : « Le concours ‘Parole pour l’Avenir’ n’est pas un simple projet, c’est un cri du cœur. Une réponse à l’injustice qui gangrène notre société. »

Cette première initiative, selon ce qu’il raconte, s’inscrit dans une vision plus large : bâtir une association qui investira dans l’éducation, le renforcement des capacités et l’autonomie des jeunes Haïtiens.

Un thème porteur d’espoir et de révolte : « Ma voix : symbole de résistance »

Le thème choisi pour cette première édition reflète une posture de défi face aux maux qui affligent la société haïtienne. Gala explique :  « C’est mon cri de révolte contre ce système qui choisit de livrer des armes à une jeunesse qui a soif d’éducation. En affirmant ‘Ma voix : Symbole de résistance’, je veux rappeler que la parole est une arme bien plus puissante que la violence. »

Ce thème, profondément symbolique, selon l’initiateur, rend hommage à une jeunesse qui refuse de céder face aux défis. « Nous sommes une génération qui se bat pour son droit à l’avenir, à une vie digne et à la paix. Ce concours est une manière de montrer au monde que nous existons et que nous sommes des acteurs du changement », ajoute-t-il.

Le concours, organisé en collaboration avec l’Institute of Public Policy and Diplomacy Research, est ouvert aux étudiants haïtiens et se déroulera en trois phases : du 16 au 28 février 2025, les candidats soumettront un texte écrit sur l’un des trois sujets proposés lors de la phase d’inscriptions. Le 28 mars, dix participants seront sélectionnés pour envoyer une vidéo mettant en avant leur texte dans le cadre de la deuxième phase. Enfin, lors de la finale, les cinq finalistes, retenus via un système de votes en ligne, présenteront un nouveau texte accompagné d’une vidéo sur un thème inédit, avec l’annonce des résultats prévue pour le 23 mai 2025.

Objectifs et impact espérés

Gala espère que ce concours permettra aux jeunes participants de prendre conscience de leur pouvoir à travers la parole. « Il ne s’agit pas seulement d’un concours, mais d’un espace où ils peuvent s’exprimer, défendre leurs idées et rêver d’un avenir meilleur. »

Outre les récompenses (allant de 300 à 150 euros accompagnées d’un cours en construction de la paix offert par l’Institute of Public Policy and Diplomacy Research), le véritable bénéfice réside dans le sentiment de valorisation que les participants en retireront.

Un appel à l’action pour la société haïtienne

En lançant ce projet, Gala espère également susciter un dialogue national. Il invite le public à le soutenir, que ce soit en encourageant les participants, en faisant des dons ou en devenant partenaires. « Chaque voix compte. Soutenons cette jeunesse qui refuse de céder à la fatalité. » 

Avec « Parole pour l’Avenir », l’ancien étudiant à la Faculté d’Ethnologie en Psychologie, dit vouloir montrer que l’éloquence peut être une arme puissante pour sensibiliser à la résilience et aux droits humains. À travers cette initiative, il rappelle que l’avenir d’Haïti réside entre les mains de ses jeunes, armés non pas de violence, mais de mots et d’espoir.

Par : Wilsonley SIMON

simonwilsonley35@gmail.com

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