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L’intronisation de Leslie Voltaire à la tête du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), ce lundi 7 octobre 2024, marque un nouveau chapitre dans la tourmente politique haïtienne. S’il est vrai que la mission de ce conseil devait être celle d’apporter une certaine stabilité à une nation en déclin, les circonstances de cette soi-disant « passation de pouvoir » laissent à penser qu’ Haïti est toujours prisonnière de ses vieux démons. En effet, l’absence de l’ancien président du conseil, Edgard Leblanc Fils, en signe de désaccord avec l’actuelle direction, est symptomatique des querelles intestines qui gangrènent le paysage politique haïtien. Plus inquiétant encore, cette intronisation annonce le retour en force de Fanmi Lavalas, un parti dont le passé mouvementé divise profondément la société haïtienne, et dont les politiques ont contribué à l’essor du banditisme qui gangrène aujourd’hui le pays.
La cérémonie d’intronisation s’est déroulée dans une atmosphère tendue, marquée par l’absence non seulement d’Edgard Leblanc Fils, mais également des ambassadeurs des États-Unis et de la France. Ce désaveu de la communauté internationale, tout comme celui de l’ancien président du CPT, est lourd de sens. Alors que le pays continue de sombrer dans une violence sans fin, avec un massacre perpétré jeudi dernier à Pont-Sondé par le gang « Gran Grif », il est inquiétant de voir que les dirigeants haïtiens ne parviennent pas à s’unir pour sortir leur nation de l’impasse.
Cette incapacité à transcender les intérêts partisans et à travailler ensemble pour le bien commun est l’une des causes profondes du naufrage d’Haïti. Le CPT, censé incarner l’espoir d’une transition démocratique, apparaît déjà paralysé par des rivalités internes et des querelles de pouvoir. Loin de renforcer les institutions, cette soi-disant « passation de pouvoir » annonce de nouvelles crises à venir, aggravées par un contexte politique gangrené par la corruption et les luttes d’influence.
Un retour de Lavalas, à quoi s’attendre ?
Lavalas, de retour aux commandes via Leslie Voltaire, fait naître des sentiments mêlés dans l’opinion publique. Pour certains, ce parti incarne encore l’espoir des masses populaires. « Ou ka sezi wè lòt semèn tout zam bèbè nan peyi a, wout yo debloke » a déclaré un compatriote sur Facebook qui croit fermement que Voltaire, représentant du parti Fanmi Lavalas, détient la solution de l’insécurité.
Mais pour d’autres, son retour représente une nouvelle plongée dans le chaos. L’histoire de Lavalas est certes jalonnée de controverses, d’accusations de mauvaise gestion, de corruption et d’abus de pouvoir. La question est donc de savoir si ce retour annonce un renouveau ou une répétition des échecs du passé.
Voltaire lui-même, dans son discours d’intronisation, a reconnu que la tâche qui l’attend est immense.
« Nous ne sommes pas satisfaits, car jusqu’à présent, nous n’avons pas encore rétabli la sécurité pour la population », a-t-il déclaré.
Mais comment y parviendra-t-il, alors que le pays est pris en otage par des gangs armés, et que le gouvernement de transition lui-même est affaibli par des scandales de corruption ? Le retour de Lavalas pourra-t-il réellement changer la donne ou ne sera-t-il qu’un nouveau chapitre dans la longue histoire des déceptions politiques haïtiennes ?
Entre temps, le peuple haïtien, lui, est fatigué. Fatigué de voir les mêmes acteurs politiques jouer un théâtre de pouvoir sur la scène nationale, tandis que les conditions de vie se détériorent inexorablement. Haïti a besoin d’un véritable changement, d’une refonte totale du système politique, mais au lieu de cela, nous assistons à une répétition sans fin des mêmes erreurs. Les citoyens, pris en otage par l’insécurité, voient leurs espoirs de renouveau écrasés par une classe politique déconnectée de la réalité.
Une nation toujours au bord du gouffre
Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) est censé être une institution de stabilisation, capable de conduire Haïti vers des élections et de rétablir l’ordre public, miné par les gangs. Mais, en réalité, il est déjà miné par les mêmes divisions et querelles internes qui ont caractérisé la scène politique haïtienne depuis des décennies. Leslie Voltaire, représentant de Fanmi Lavalas, hérite d’une structure en crise. Sans une réorientation drastique, le pays pourrait bien s’enfoncer encore davantage dans le chaos.
À quoi s’attendre alors de ce retour de Lavalas au pouvoir, même si ce n’est que par l’entremise d’une présidence tournante? Beaucoup craignent que ce ne soit qu’une répétition des mêmes erreurs, des mêmes luttes de pouvoir, tandis que la population continue de souffrir dans l’indifférence générale. Haïti est à genoux, et ses dirigeants semblent toujours incapables de lui tendre une main secourable. En tout cas, seul le temps le dira, mais pour l’instant, l’avenir d’Haïti est toujours aussi sombre, pris dans un cycle sans fin de crises et d’échecs politiques.
Radio Télé Masseillan Info (RTMI)
Bon travail💯🔥🔥
Merci mon ami.