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La montée de l’insécurité en Haïti pousse de plus en plus d’organisations humanitaires à suspendre leurs opérations. En effet, Food For The Poor Haïti (FFTPH) et Médecins Sans Frontières (MSF) viennent d’annoncer, à quelques jours d’intervalle, l’arrêt temporaire de leurs activités à Port-au-Prince.
L’ONG Food For The Poor Haïti a décidé de fermer temporairement son bureau central de Port-au-Prince après l’enlèvement de deux de ses employés. Séquestrés pendant trois jours avant d’être libérés, ces derniers, selon l’organisation, doivent désormais se remettre du traumatisme. La direction de Food For The Poor justifie cette décision par la nécessité de protéger son personnel face à l’intensification des violences.
« Deux d’entre nous ont été arrachés de leur travail, kidnappés et séquestrés pendant trois jours », a déclaré Mario Nicoleau, directeur exécutif de FFTP Haïti, tout en exprimant sa gratitude pour leur libération.
Malgré cette suspension, l’organisation précise que les bureaux du Nord et des Nippes restent opérationnels. FFTPH espère que cette pause permettra à son équipe de « se fortifier, reprendre courage et prier » avant une éventuelle reprise de ses activités dans la capitale.
Dans son communiqué, l’ONG a également remercié ses partenaires, notamment la Police nationale d’Haïti, tout en insistant sur l’épuisement de son personnel face à la montée des violences. « Les souffrances imposées à nos employés dépassent leur capacité de résistance », souligne la direction.
Médecins Sans Frontières pris pour cible lors d’une évacuation
Quelques jours après l’annonce de FFTPH, Médecins Sans Frontières a également dû suspendre ses activités dans son centre d’urgence de Turgeau, à Port-au-Prince. L’organisation a dénoncé, dans un communiqué publié mardi, une attaque armée contre un convoi transportant des patients et du personnel médical.
Alors qu’elle évacuait l’hôpital en raison des affrontements entre groupes armés et forces de l’ordre, MSF affirme que « quatre de ses véhicules clairement identifiés ont été la cible de tirs ». Plusieurs employés ont été légèrement blessés, mais aucun décès n’est à déplorer.
« À l’heure actuelle, il est impossible de poursuivre nos opérations dans cet hôpital, mais nous nous engageons à rouvrir notre structure dès que la situation nous le permettra », a déclaré Benoît Vasseur, chef de mission de MSF en Haïti.
Face à ces attaques répétées, l’ONG appelle au respect du personnel médical, des infrastructures de santé et des patients. « Nous demandons de toute urgence à ce que toutes les parties prenantes respectent le personnel médical, quelles que soient les circonstances », a ajouté Vasseur.
Notons que ce n’est pas la première fois que Médecins Sans Frontières suspend ses activités en raison de l’insécurité. En novembre dernier, l’ONG avait déjà dû quitter temporairement la capitale après des attaques et menaces visant son personnel médical. Après deux mois de négociations, les opérations avaient repris en janvier, mais la dégradation du climat sécuritaire remet tout en question.
Alors que les ONG humanitaires se retirent progressivement, les populations les plus vulnérables se retrouvent privées d’une aide jugée essentielle. L’inaction des autorités face à la montée de la violence laisse craindre une détérioration encore plus profonde de la situation, menaçant l’accès aux soins, à l’alimentation et aux services de base pour des milliers d’Haïtiens.
Par : Wilsonley SIMON
Radio Télé Masseillan Info (RTMI)