Le Liban-Sud sous tension : trois morts, appels à la retenue

La situation au Liban-Sud est explosive. Trois personnes ont été tuées dimanche par des tirs israéliens, tandis que plusieurs autres, dont deux soldats libanais, ont été blessées. Cette montée des tensions intervient alors que l’armée israélienne prolonge son occupation de plusieurs zones malgré l’expiration du délai de retrait fixé dans l’accord de cessez-le-feu avec le Hezbollah.

Face à ces événements, les habitants de plusieurs villages interdits d’accès ont tenté de revenir chez eux, défiant les restrictions israéliennes. Ce retour courageux a suscité une vague de réactions politiques et religieuses.

Le président Joseph Aoun a salué sur la plateforme X le courage des habitants tout en appelant à la retenue. « La souveraineté et l’intégrité territoriale du Liban ne sont pas négociables », a-t-il déclaré, affirmant qu’il suivait la situation de près pour garantir les droits et la dignité des citoyens du Sud.

Le Premier ministre désigné Nawaf Salam a exprimé sa confiance dans le rôle de l’armée libanaise, tout en soulignant l’importance de reconstruire les villages et maisons détruits. « La reconstruction n’est pas une promesse, c’est un engagement », a-t-il affirmé, appelant les acteurs internationaux à soutenir ces efforts.

Le président du Parlement, Nabih Berry, a condamné avec force les attaques israéliennes contre des civils non armés dans plusieurs villages frontaliers, qualifiant ces actions de violation flagrante de la souveraineté libanaise. « Israël persiste à enfreindre les termes du cessez-le-feu », a-t-il ajouté, exhortant la communauté internationale à prendre des mesures immédiates.

De son côté, le Premier ministre sortant Nagib Mikati a rendu hommage aux habitants du Sud, saluant leur attachement à leurs terres malgré les menaces israéliennes. Il a également mis en garde contre les conséquences graves d’un non-respect des termes de la résolution 1701, qui a pourtant été adoptée en 2006 pour mettre fin à une précédente guerre entre Israël et le Hezbollah.

L’ancien Premier ministre Saad Hariri a également réagi, exprimant son soutien aux habitants désarmés et appelant à une mobilisation internationale. « La communauté internationale doit assumer sa responsabilité face à une occupation qui viole l’accord de cessez-le-feu », a-t-il déclaré.

Les leaders religieux ont également pris la parole. Le mufti de la République Abdellatif Deriane a qualifié le refus israélien de se retirer de « violation grave », tandis que le cheikh chiite Ali Fadlallah a salué la résilience des habitants. « Leur retour dans leurs villages, malgré les menaces, est un acte de patriotisme et de dignité », a-t-il souligné.

Le député Marc Daou a appelé les citoyens à se conformer aux directives de l’armée libanaise pour garantir leur sécurité, tout en affirmant que « l’occupation israélienne doit cesser immédiatement ».

Malgré ces appels à la retenue et à l’action, la situation reste tendue sur le terrain. L’armée israélienne maintient sa présence dans certaines zones, et les habitants, déterminés à revenir chez eux, continuent de défier l’occupation.

Avec : L’Orient-Le Jour