Radio Télé Masseillan Info - Plus de sens à l'info!
Bonne et heureuse année à mes compatriotes qui, plongés dans une souffrance abyssale, traversent des jours empreints d’amertume, où la mort semble partager avec eux une danse macabre et incessante.
Bonne et heureuse année à vous qui avez survécu à l’omniprésence des balles perdues, ces messagères de chaos épargnant, par une ironie du sort, vos vies fragiles et précieuses.
Bonne et heureuse année à mes frères et sœurs, forcés de quitter leurs foyers dans ces territoires abandonnés à la violence, et trouvant pour unique abri les pavés froids des rues, témoins silencieux de leur misère.
Bonne et heureuse année aux étudiants qui ont frôlé de près le spectre de la mort, survivants de tragédies qui auraient pu les emporter, et à ceux dont le silence éternel alourdit les trottoirs, leurs corps ayant été sacrifiés au nom d’un avenir incertain. Aux journalistes, apôtres de la vérité, tombés en quête de justice et d’information, votre mémoire éclaire encore les ténèbres.
Je souhaite une année nouvelle pleine d’espoir à ces frères et sœurs, dont les rêves brisés ne parviennent pas à éclipser l’espérance que ce pays leur offre encore.
Bonne et heureuse année aux Madan Sara, qui portent avec courage les caprices des dirigeants. Que les dieux reconnaissent vos épreuves et que la pureté de vos cœurs vous enrichisse.
Bonne et heureuse année
À toi, notre frère étudiant Jean Dramane Simon, dont la vie a été fauchée par la vague implacable de l’insécurité. Ton sang repose désormais sur les trottoirs glacés de Port-au-Prince, témoignage silencieux d’une tragédie nationale.
Que ton sacrifice, si douloureux, devienne l’engrais d’un espoir profond et lointain, celui d’une Haïti réconciliée avec elle-même et porteuse de renouveau.
Ô de quoi sera fait demain en Haïti ?
Les rivières couleront-elles du sang de nos frères,
Ou les débris jonchant les trottoirs se mêleront-ils à la chair de mes compatriotes ?
Demain portera-t-il les marques du viol,
Comme celui infligé chaque jour à nos sœurs,
Sur les pavés meurtris de Port-au-Prince ?
Dis-moi, que restera-t-il de demain,
Quand nos souffles auront été brûlés vifs ?
Rejetons avec détermination les forces insidieuses qui alimentent nos divisions. Ravivons l’esprit de fraternité et de solidarité qui animait Jean-Jacques Dessalines, cet artisan infatigable de notre liberté. Que son héritage inspire en nous la volonté collective de reconstruire une Haïti vivante, unie et prospère.
Feguerson Fegg THERMIDOR
ÉCRIVAIN-POÈTE
JOURNALISTE LITTÉRAIRE
ecrivainfeguersonthermidor@gmail.com