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Auteur : RTMI

Près de 41 000 déplacés en dix jours à Port-au-Prince

La capitale haïtienne vit désormais une tragédie humanitaire majeure. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), entre le 11 et le 20 novembre 2024, 40 965 personnes ont été contraintes de quitter leur domicile à cause d’une flambée de violence sans précédent orchestrée par les gangs armés. Ce chiffre marque le plus haut niveau de déplacements recensé depuis janvier 2023, soulignant l’aggravation de la crise sécuritaire et humanitaire en Haïti.

PHOTO : ASSOCIATED PRESS / RAMON ESPINOSA 

Haïti, 27 novembre 2024.- Dans un communiqué publié le 25 novembre, l’OIM alerte sur l’ampleur de cette vague de déplacements. « Plus de 90 % des personnes déplacées sont hébergées dans 23 camps, dont 19 ont été créés ces derniers jours pour accueillir un grand nombre de personnes fuyant la violence, souvent pour la deuxième ou la troisième fois », a indiqué l’organisation onusienne, dans un communiqué. Elle souligne également les conditions difficiles dans lesquelles opèrent les équipes humanitaires, déterminées à apporter un soutien vital à une population en détresse.

« L’ampleur de ce déplacement est sans précédent depuis que nous avons commencé à répondre à la crise humanitaire en 2022 », a déclaré Grégoire Goodstein, chef de l’OIM Haïti.

« Cette crise n’est pas qu’un défi humanitaire. C’est un test pour notre responsabilité collective », a insisté Grégoire Goodstein, soulignant la difficulté pour les équipes de l’ONU de mener leur mission dans ces conditions d’insécurité.

Une insécurité galopante et ses conséquences

Les violences des gangs, qui contrôlent désormais environ 80 % de Port-au-Prince, continuent de dévaster des communautés entières. Malgré le déploiement en 2024 d’une mission multinationale menée par le Kenya avec le soutien de l’ONU, les attaques contre les civils, les infrastructures et les forces de l’ordre se multiplient. Les femmes et les filles, en particulier, paient un lourd tribut.

Les violences sexuelles : une arme de terreur

Dans un rapport publié lundi, Human Rights Watch (HRW) tire la sonnette d’alarme sur la généralisation des violences sexuelles en Haïti, utilisées comme arme de terreur par les gangs armés. Entre janvier et octobre, 4 000 cas de violences sexuelles ont été signalés, impliquant des femmes adultes et des mineures. Ce chiffre représente une augmentation de 1 000 % du nombre d’enfants victimes par rapport à la même période en 2023.

« L’État de droit en Haïti est tellement en miettes que des membres de groupes criminels violent des filles ou des femmes sans craindre aucune conséquence », a souligné Nathalye Cotrino, chercheuse sur les crises à HRW. L’organisation appelle à une augmentation urgente des financements pour les programmes d’aide aux victimes et à un renforcement des institutions étatiques pour rétablir la sécurité et garantir l’accès à la justice.

L’appel à la solidarité internationale

Face à cette situation désespérée, les voix se multiplient pour appeler à une mobilisation internationale accrue. « L’insécurité généralisée et la détérioration des services essentiels, y compris l’accès aux soins de santé, aggravent le désespoir des communautés haïtiennes. Ce n’est qu’en rétablissant l’État de droit et en reconstruisant les systèmes de santé et de justice que nous pourrons espérer un futur meilleur pour Haïti », conclut Nathalye Cotrino.

Alors que la situation continue de se dégrader, l’urgence d’une action concertée, à la fois humanitaire et politique, ne fait que croître. Le peuple haïtien, malgré son incroyable résilience, ne peut affronter seul cette tempête.

Radio Télé Masseillan Info (RTMI)

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