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Dans un pays secoué par les crises, la pauvreté et l’insécurité, où les repères s’effritent et l’avenir semble incertain, le désespoir gagne du terrain. Pourtant, au cœur de l’obscurité, une lueur d’espoir subsiste. Chaque 10 septembre, la planète entière se mobilise pour rappeler une vérité essentielle : la vie a du prix, et le silence peut tuer.
La Journée mondiale de la prévention du suicide, créée en 2003 par l’Association internationale pour la prévention du suicide (IASP) avec le soutien de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), nous invite chaque année à réfléchir collectivement sur une tragédie qui frappe tous les continents. Dans le monde, plus de 720 000 personnes mettent fin à leurs jours chaque année, et pour chaque suicide, on compte près de 20 tentatives. Ces chiffres glaçants révèlent une urgence mondiale : personne n’est à l’abri. Peu importe l’âge, la religion, la classe sociale ou l’origine, la détresse psychologique peut toucher tout le monde.
Pour la période 2024-2026, « Changing the Narrative on Suicide », soit Changer le récit autour du suicide, est le thème retenu par l’IASP. L’objectif, selon l’association, est de briser les tabous et d’ouvrir des espaces de dialogue. Trop souvent, la souffrance est étouffée par la peur du jugement, par la honte ou par la stigmatisation. Le slogan « Start the Conversation », Engageons la conversation, nous rappelle qu’oser parler peut sauver des vies.
En Haïti, la réalité rend ce combat encore plus urgent. Les crises successives, la montée de l’insécurité, les déplacements forcés, les pertes de proches, l’accès limité aux soins et le chômage généralisé nourrissent un sentiment d’abandon et de solitude. Beaucoup portent des blessures invisibles, enfermées dans le silence. Certains finissent par croire que la vie n’a plus de sens, que l’avenir est bouché. Mais il est essentiel de dire non à ces pensées destructrices : il existe des ressources, des voix, des mains tendues.
La prévention passe par des gestes simples. Écouter sans juger. Parler sans minimiser. Entourer sans envahir. Offrir un espace de parole peut changer un destin. Parfois, une oreille attentive, un regard bienveillant, un mot d’encouragement suffisent pour détourner une pensée fatale. Chaque personne a un rôle à jouer : familles, amis, enseignants, leaders communautaires, institutions. Ensemble, nous pouvons bâtir une communauté d’entraide où personne ne se sent abandonné.
La vie a du prix. L’espoir existe, même quand tout semble sombre. Dans les moments de doute, il est vital de tendre la main et de demander de l’aide. Il est important d’engagé sur le terrain, continue de créer des espaces sécurisés d’écoute et de soutien, où la diversité est respectée et la dignité de chacun préservée.
Aujourd’hui, plus que jamais, disons non au silence, non au désespoir, non au suicide. Osons parler. Osons écouter. Osons sauver des vies. Parce qu’une seule conversation peut transformer un destin, et qu’une main tendue peut rallumer la lumière au cœur de l’obscurité.
Par : Emmanuel Son David Guillaume