Auteur : Simon Wilsonley

Haïti – Gouvernance de transition : l’Alternative Socialiste (ASO) propose un remaniement du CPT et appelle à une refondation politique

Face à la crise institutionnelle persistante en Haïti, le parti Alternative Socialiste  (ASO) a rendu publique, le 30 juin dernier, une série de propositions en vue de « corriger les dérives » du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et de « redonner un cap politique au pays ». À travers ce document signé par Jean Paul Bastien, coordonnateur du parti, et Dr Jean Hénold Buteau, porte-parole, le parti de gauche dresse un constat sévère de la situation actuelle et appelle à des mesures immédiates et structurantes.

Le parti, dans son document, estime que le gouvernement de transition, issu des suites chaotiques de l’après-Jovenel Moïse et de l’après-Ariel Henry, « est coincé entre les attentes énormes de la population et ses propres faiblesses structurelles ». Rappelant l’expérience du « Gouvernement collégial » de 1957, ASO souligne que, malgré sa nouveauté apparente, le format du CPT n’est pas sans précédent, mais que cette structure souffre d’un manque de vision et d’efficacité.

Le scandale de la Banque Nationale de Crédit (BNC) est notamment pointé comme un symptôme du dysfonctionnement du Conseil, jugé incapable d’assurer la sécurité des citoyens et de restaurer la paix publique, mission première de tout pouvoir étatique, selon le parti.

Sans plaider pour un nouveau processus de désignation, qui risquerait selon eux de faire « perdre un temps que nous n’avons plus », les dirigeants d’ASO proposent une série de réajustements internes : D’abord, le retrait immédiat des membres du CPT impliqués dans le scandale de la BNC ; Ensuite, l’éviction des deux membres observateurs, jugés superflus et perçus comme une concession politique ; Puis, la création d’un Organe de Contrôle de l’Action du Gouvernement (OCAG) composé de neuf membres avec une mission claire ; Enfin, le remplacement du Premier ministre actuel, qualifié d’« irritant » et considéré comme un obstacle au bon fonctionnement des institutions.

Le parti recommande aussi la mise en œuvre rapide du Conseil National de Sécurité (CNS) et de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR), des organes stratégiques jugés essentiels pour répondre à la crise sécuritaire.

Dans sa déclaration, l’Alternative Socialiste réaffirme son attachement à une transition politique alignée avec les aspirations du peuple haïtien, tout en dénonçant l’emprise persistante des élites oligarchiques sur l’appareil d’État. Pour le parti, « le devoir de tout progressiste, démocrate ou patriote » est de contribuer à l’émergence d’un pouvoir de rupture avec les logiques de domination et de pillage.

Ces propositions, selon le Parti dit de gauche, s’inscrivent donc dans une volonté de refondation politique et de rupture avec les systèmes mafieux, tout en affirmant la nécessité de préserver les intérêts nationaux face aux ingérences et aux groupes d’intérêts.


Par : Wilsonley SIMON | RTMI 

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Simon Wilsonley
Simon Wilsonley

Wilsonley Simon est journaliste, étudiant en Anthropo-Sociologie. Il est passionné de la Radio et d’écriture. Sa plume, guidée par une profonde conscience sociale, s'engage pleinement au service de son pays.

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