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« Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute » – La Fontaine
Le cas Ené Val est, à bien des égards, un cas délicat. Non pas parce qu’il dérange, mais parce qu’il illustre avec une clarté clinique ce que devient un homme lorsqu’il vend sa voix contre le silence de sa conscience. Ené Val, journaliste à la radio Scoop FM qui hier encore se présentait comme un critique du système, est aujourd’hui le porte-parole d’un gouvernement fantôme, qui n’existe que sur papier, dans les salles d’apparat, et dans les communiqués soporifiques rédigés entre deux coupures de courant.
Depuis sa nomination le 24 juin 2025 par Maître Axène Joseph, Ené Val s’emploie à mentir avec méthode, à réciter des formules creuses, à sauver la façade d’un pouvoir sans ossature. Sa tâche ? Justifier l’injustifiable. Son discours ? Une répétition absurde d’éléments de langage vides, aussi vides que les institutions qu’il tente de défendre.
Il suffit de l’écouter : « la peur change de camp », a-t-il lancé sur Panel Magic le 21 juillet, oubliant qu’à Pont-Sondé, à Liancourt, à L’Estère, les balles pleuvent encore plus que les promesses. À croire que dans le monde parallèle d’Ené Val, ce sont les bandits qui se terrent, et non les citoyens qui se terrifient. Peut-être croit-il vraiment à ses mensonges. Peut-être ne fait-il que jouer son rôle, en bon acteur d’une pièce dont le public s’est déjà détourné.
Dans ce gouvernement où rien n’est clair, Val Ené est chargé d’éclairer. Mais à force de travestir la réalité, il ne fait qu’épaissir l’ombre. Il est devenu la voix d’un néant institutionnel, l’écho d’un pouvoir que personne ne voit, ne comprend, ni ne respecte. Lui qui, hier encore, dénonçait les dérapages, s’est aujourd’hui fait le griot d’un exécutif fantoche. Ce n’est plus un porte-parole, c’est un porte-mensonge.
Le problème n’est pas qu’Ené Val défende un gouvernement, le problème, c’est qu’il défende un simulacre. Qu’il se mette en quatre pour faire croire à une direction politique là où il n’y a que confusion, à une stratégie là où il n’y a que survie, à une autorité là où il n’y a que vacuité. Et cela, il le fait avec le sourire fatigué de ceux qui savent qu’ils trahissent, mais qui espèrent que personne ne le remarque.
« L’histoire est cruelle avec ceux qui ont choisi le confort de la servitude à la dignité du doute » disait l’autre.
Ené Val n’est ni le premier, ni le dernier à sombrer ainsi. Il rejoint une cohorte d’anciens journalistes devenus les hérauts des régimes qu’ils dénonçaient jadis. Leur point commun ? Avoir vendu leur plume pour une chaise, leur voix pour un cachet, leur honneur pour un titre.
Val n’est pas qu’un porte-parole. Il est le fossoyeur de ce qu’il fut. Il est la preuve que l’intellect peut être mis au service de l’imposture, que la rhétorique peut maquiller l’échec, que le verbe peut trahir la vérité. Il est devenu l’employé docile d’une Primature spectrale, un laquais de la mise en scène gouvernementale, récitant sans conviction les lignes d’un pouvoir inexistant.
Il parle, oui. Mais sa parole n’a plus de poids, car elle ne repose sur rien, sinon le néant qu’il tente de maquiller. Et comme tous ceux qui ont prostitué leur plume à la servitude politique, il finira dans les marges sales de l’Histoire, parmi ces journalistes devenus perroquets, parmi ces visages que l’on oublie sitôt que tombe le rideau.
Qu’il en prenne conscience : l’Histoire n’absout pas les collaborateurs du mensonge, elle les archive dans la honte. Et si Ené Val pense encore sauver la face, il ne sauve en vérité que sa chute. Une chute lente, triste, mais irrémédiable.
RTMI