Auteur : Johnny Joseph, MED

USA, le paradis des démons : entre mirage doré et réalité cruelle

On les voyait partir, le cœur gonflé d’espoir, les yeux brillants d’un avenir meilleur. Ils quittaient leur terre natale, pensant troquer la poussière de la misère contre les étoiles du rêve américain. Les États-Unis leur apparaissaient comme un jardin d’Éden moderne, un paradis aux mille promesses où même les trottoirs semblaient pavés d’or. Mais très vite, ce rêve s’effrite comme un vieux décor de théâtre derrière les lumières, ils découvrent l’ombre. Derrière les gratte-ciel, les chaînes. Derrière le sourire de la Statue de la Liberté, le visage froid d’un système qui ne les attendait pas.

Ils s’imaginaient dans un monde de justice, d’opportunités et de dignité. Pourtant, pour beaucoup, ce fut une traversée vers l’enfer. Un enfer bureaucratique, économique et social. Des camps de rétention où l’on traite des êtres humains comme des colis en transit. Des familles séparées, des enfants en cage, des nuits à dormir sous les ponts. Des visages hostiles, des murs dressés plus hauts que leurs espoirs. Ils ont fui la misère pour y retrouver la même bête, sous un autre nom, dans un autre costume. L’Amérique, pour eux, n’est pas le pays de la liberté, mais la prison de l’illusion.

« Paradis des démons », car là où ils croyaient trouver des anges, ils tombent sur l’indifférence. L’indifférence d’un système migratoire impitoyable, l’hypocrisie d’un pays qui vend l’espoir à l’international, mais qui le confisque aux frontières. Certains diront que tout cela n’est qu’une étape, qu’il faut souffrir pour réussir. Mais pourquoi faut-il se déshumaniser pour mériter une vie meilleure ?

Et pourtant, tout n’est pas noir. L’Amérique reste une terre où tout est possible, mais pas pour tout le monde. La réussite existe, mais elle est souvent réservée à ceux qui entrent par la grande porte, pas par les sentiers de la survie. Il ne s’agit pas ici de condamner un pays, mais de dénoncer une hypocrisie mondiale. Car si les États-Unis ferment leurs frontières, c’est aussi parce que des pays comme le nôtre n’offrent aucune alternative à leurs citoyens. La fuite devient une nécessité. 

Il est temps de comprendre que le vrai paradis n’est pas géographique. Ce n’est pas une nation en particulier. C’est une société qui place l’humain au centre, qui donne une chance réelle à chacun, peu importe sa langue, sa peau ou son pays. Tant que nos dirigeants continueront de trahir leurs peuples, tant que la pauvreté restera une condamnation à mort silencieuse, nos jeunes continueront de rêver d’eldorados… qui n’existent pas.

Et pendant ce temps, l’Amérique vendra toujours son rêve.

Mais un rêve peut aussi être un piège.

Par : Johnny Joseph

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