Auteur : Simon Wilsonley

Aquin : la première édition de génie interscolaire ravive la flamme du savoir

Pour l’AJADH, cette première édition est un succès, malgré les difficultés logistiques rencontrées. L’association entend faire de ce concours un rendez-vous annuel, avec l’ambition d’élargir sa portée.

La grande finale de la première édition du concours génie interscolaire à Aquin s’est tenue le 8 juin dernier. Organisée par l’ Association des jeunes actifs pour le développement d’Haïti (AJADH), cette initiative citoyenne a vu le Lycée Pierre Sully et l’École Nationale Fraternité de Vieux-Bourg décrocher les premiers prix dans leurs catégories respectives. Dans une commune peu habituée à accueillir de tels événements éducatifs, cette compétition a su rallumer l’étincelle du savoir et susciter un vif enthousiasme chez les élèves comme chez les acteurs éducatifs locaux.

Ils étaient quatre établissements finalistes à croiser le fer autour de questions de culture générale et scolaire, dans les catégories NS4 (terminale) et 9e année fondamentale. En NS4, le Lycée Pierre Sully d’Aquin s’est imposé de justesse face à Quina Collège, sur le score de 120 à 115, après une finale haletante. Du côté des plus jeunes, c’est l’École Nationale Fraternité de Vieux-Bourg qui a remporté la palme, battant Dumarsais Estimé par 90 à 80. Si les scores traduisent la compétition, c’est surtout l’esprit de camaraderie et de persévérance qui a dominé l’événement.

Dans une commune où les événements éducatifs de cette envergure sont rares, l’initiative a attiré un large public. Parents, enseignants, directeurs d’école, curieux – tous sont venus encourager les élèves, galvanisés par l’énergie de la jeunesse.

Pour Anderson Castor, directeur du Collège Maranatha de Jonc-Dodin, « ce concours permet aux élèves de développer leurs compétences, de travailler en équipe et de faire preuve de créativité. » Une perspective partagée par d’autres éducateurs, convaincus que ce genre d’activité peut renforcer l’intérêt des jeunes pour les matières scientifiques et ouvrir des perspectives professionnelles.

Parmi les encadreurs des équipes finalistes, Fedner Tulysse, inspecteur au sein du Lycée Pierre Sully d’Aquin, a salué l’initiative. Il estime que « ces séries d’activités augmentent la motivation, la croissance académique chez les jeunes apprenants, et la vision de l’excellence ».

Selon lui, ce concours a également eu une fonction pédagogique précieuse : « Pour mes élèves, ce concours a servi de bonne préparation au baccalauréat unique de cette année », a-t-il ajouté, tout en encourageant les organisateurs à poursuivre ce programme.

Jean-Yves Douyon, enseignant et membre du jury, déplore cependant le faible engagement de certaines écoles : « Beaucoup de responsables ne semblent pas réellement s’intéresser aux capacités de leurs élèves. Ils pensent surtout à l’aspect économique. » Il insiste sur l’impact positif du concours sur les participants : « Les élèves étaient motivés, ils étudiaient davantage pour ne pas faire perdre leur école. Ce concours a même renforcé leur préparation aux examens officiels. »

Si les sponsors se sont faits timides, la présence de la population a compensé par son enthousiasme et son soutien. Plusieurs figures locales du secteur éducatif ont salué cette activité qui, selon eux, « remet la lecture, l’étude et l’excellence scolaire au centre des préoccupations ».

Les équipes gagnantes ont reçu des trophées, médailles et plaques d’honneur.

Les élèves se sont montrés particulièrement fiers de leur parcours. « Les élèves étaient très contents, c’est d’ailleurs ça ma plus grande fierté », a souligné Rozena Lahens, président de l’AJADH, déclarant vouloir « travailler plus sérieusement » à l’avenir.

Les professeurs, eux aussi, ont exprimé leur satisfaction, observant que l’émulation entre écoles créait un cadre stimulant pour l’apprentissage.

Pour l’AJADH, cette première édition est un succès, malgré les difficultés logistiques rencontrées. L’association entend faire de ce concours un rendez-vous annuel, avec l’ambition d’élargir sa portée.

« Nous voulons changer la perception de l’école et redonner à la jeunesse d’Aquin les clés de son avenir », a déclaré le président. 

Peu à peu, à Aquin, on retrouve une jeunesse qui valorise l’apprentissage et initie des activités éducatives collectives. Longtemps supplantées par les compétitions sportives, ces manifestations intellectuelles retrouvent leur place dans l’espace public local. Porté par des jeunes de la commune, il témoigne d’une volonté claire de redonner à l’école son rôle central dans la construction citoyenne. À l’avenir, la pérennisation de ce genre d’initiative pourrait bénéficier d’un accompagnement plus structuré, notamment de la part des institutions éducatives comme le Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP). C’est en encourageant de telles démarches que l’on pourra durablement renforcer l’engagement scolaire, la cohésion sociale et l’excellence académique.

Par : Wilsonley SIMON | RTMI 

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Wilsonley Simon est journaliste, étudiant en Anthropo-Sociologie. Il est passionné de la Radio et d’écriture. Sa plume, guidée par une profonde conscience sociale, s'engage pleinement au service de son pays.

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