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Depuis l’assassinat de Jovenel Moïse en juillet 2021, Haïti est devenue un laboratoire d’expérimentation politique où chaque nouveau Premier ministre est un clone du précédent, avec la même incompétence savamment emballée et livrée par Washington. Ariel Henry, Garry Conille, et maintenant Alix Didier Fils-Aimé, trois visages, un seul patron, et surtout, les mêmes résultats catastrophiques.
Haïti continue de sombrer. Les gangs dictent leur loi dans la capitale, massacrent la population, et le gouvernement… regarde ailleurs, comme d’habitude. On pourrait croire que ces messieurs n’ont été nommés que pour veiller à ce que l’insécurité prospère.
Ariel Henry, ce grand chirurgien qui n’a jamais su suturer les plaies béantes du pays, nous a bercés d’illusions pendant trois ans avec ses promesses de sécurité et d’élections. Résultat ? Haïti est devenu un royaume de gangs où le chef du gouvernement lui-même avait du mal à circuler sans le feu vert des criminels. Les armes ont remplacé les urnes, et la population, désabusée, a fini par s’habituer à cette gestion chaotique où l’État ne gouverne plus, il survit.
Puis est venu Garry Conille, le revenant du système, l’éternel fonctionnaire international recyclé pour l’occasion. Grand habitué des couloirs de l’ONU, il avait tout pour plaire à ses maîtres : une bonne diction, un CV bien fourni et, surtout, la capacité exceptionnelle de ne rien faire d’utile pour Haïti. Sous son bref passage, les gangs ont consolidé leur emprise, la misère s’est intensifiée, et la fameuse transition démocratique est restée une chimère.
Et maintenant, comme si ce pays n’avait pas déjà assez souffert, voilà Alix Didier Fils-Aimé, un énième technocrate parachuté par le Conseil présidentiel de transition (CPT). Ancien président de la Chambre de commerce, l’homme sait peut-être gérer des entreprises, mais gouverner un pays en ruines, c’est une autre paire de manches. En tout cas, jusqu’ici, la seule chose qu’il semble avoir maîtrisée, c’est l’art de la rhétorique creuse.
Pendant ce temps, Haïti sombre un peu plus chaque jour dans le chaos, où l’insécurité est désormais une réalité permanente. Comme on dit, l’abîme n’a pas de fond, et le pays ne cesse de s’y enfoncer. Assassinats, pillages, incendies criminels, quartiers entiers livrés aux gangs armés qui imposent leur loi à coups de balles meurtrière. L’idée même d’un État fonctionnel semble s’éloigner inexorablement. Et face à cette descente aux enfers, qu’ont fait Ariel, Conille ou Fils-Aimé ? Rien, si ce n’est enchaîner des discours creux et attendre servilement les prochaines consignes de l’ambassade américaine.
Car au fond, le véritable problème réside dans le fait que ces Premiers ministres ne sont que des marionnettes. Ils n’ont ni pouvoir réel, ni volonté d’agir. Leurs décisions ne sont pas prises à Port-au-Prince, mais à Washington. Qui les choisit ? Qui les installe ? Qui les cautionne malgré leur inefficacité notoire ? Toujours les mêmes maîtres étrangers qui traitent Haïti comme une simple arrière-cour où il suffit de changer le gérant quand les choses tournent trop mal.
Trois Premiers ministres en moins de quatre ans, et le pays n’a toujours ni président élu, ni parlement. Chaque nouveau chef de gouvernement promet du changement, mais finit par perpétuer la même gestion chaotique, la même soumission aux puissances étrangères, la même impuissance face à l’insécurité grandissante.
Alors, faut-il encore espérer quelque chose du gouvernement d’Alix Didier Fils-Aimé ?
Haïti peut-elle enfin sortir de ce cycle infernal où chaque prétendu sauveur s’avère être un pion du système ? Si l’histoire récente nous a appris une chose, c’est bien que dans ce pays, les visages changent, mais la farine reste toujours la même.
Par : Wilsonley SIMON