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Auteur : Simon Wilsonley

Edgard Leblanc Fils secoue l’ONU en exigeant la restitution de la dette de l’indépendance d’Haïti payée à la France

Lors de la 79e Assemblée générale des Nations Unies à New York, Edgard Leblanc Fils, président du Conseil présidentiel de Transition (CPT) d’Haïti, a fait un discours électrisant en réclamant haut et fort la restitution de la dette de l’indépendance payée à la France. Cette dette, qui atteint bientôt son bicentenaire, symbolise l’injustice historique subie par la première république noire du monde, contrainte de payer pour sa liberté chèrement acquise.

Le Président du CPT, Edgard Leblanc Fils | ©️ ONU

Dans son discours, Leblanc Fils a rappelé que cette rançon imposée à Haïti en 1825 a plongé la jeune nation dans un cycle d’appauvrissement qui freine encore aujourd’hui son développement économique et social. À peine libérée de la domination coloniale après une lutte héroïque, Haïti a dû verser une somme colossale à la France en échange de la reconnaissance de son indépendance. « Haïti, la première nation noire indépendante du monde, est aussi la grande victime d’une injustice historique », a-t-il souligné, en rappelant que le pays a payé un lourd tribut à ses anciens maîtres coloniaux pour assurer sa liberté.

Cette dette imposée par la France, souvent appelée « rançon de l’indépendance », s’élevait à 150 millions de francs or, une somme astronomique à l’époque. Pour un pays récemment affranchi de la domination coloniale et de l’esclavage, ce fardeau financier a eu des conséquences désastreuses. Leblanc Fils a expliqué que cette dette a siphonné les ressources de la jeune nation, limitant ses capacités de développement et empêchant sa population de sortir du cycle de pauvreté dans lequel elle était plongée. 

« En 1825, à peine 21 ans après avoir gagné sa liberté au prix d’une lutte héroïque, Haïti a été contrainte de payer une dette colossale à la France en échange de la reconnaissance de son indépendance », a rappelé le président du CPT. Sous la menace militaire d’une flotte française, le jeune État haïtien n’avait d’autre choix que de se plier aux exigences de son ancien colonisateur, scellant ainsi son sort économique pour les siècles à venir.

Leblanc Fils a insisté sur le fait qu’Haïti est l’unique nation au monde à avoir dû payer pour son indépendance. Cette injustice unique a contribué à maintenir le pays dans un état de précarité. « Cette rançon imposée sous la menace a siphonné les ressources de la jeune nation, la plongeant dans un cycle infernal d’appauvrissement dont elle peine toujours à sortir », a-t-il affirmé, soulignant que les conséquences de ce paiement se ressentent encore aujourd’hui dans le quotidien du peuple haïtien.

Le président du CPT a également rappelé que le bicentenaire de cette rançon approche en 2025, soulignant l’importance de reconnaître cette date comme un symbole de la lutte de Haïti pour la justice. Il a appelé la communauté internationale à reconnaître les torts du passé et à se joindre à Haïti dans sa quête de réparation. « Haïti ne cherche pas la charité », a-t-il insisté, « mais la justice, le respect de sa dignité et de son droit à une existence digne et prospère ». Pour Leblanc Fils, la restitution de cette dette n’est pas seulement une question économique, mais une question de réparation morale et historique.

La somme initiale exigée, représentant dix années de recettes fiscales d’Haïti, a été imposée dans des conditions d’extrême coercition. Le pays, déjà affaibli par les répercussions de la guerre d’indépendance, a dû contracter des prêts auprès de banques françaises pour pouvoir effectuer les premiers versements, ce qui l’a plongé dans un endettement encore plus profond. La France, en imposant cette rançon, avait justifié cette somme en prétendant compenser les colons français pour les pertes économiques causées par la fin de l’esclavage et de la domination coloniale. Cependant, cette justification a longtemps été dénoncée comme une pratique néocoloniale visant à maintenir Haïti dans une position de subordination.

Edgard Leblanc Fils, dans son discours, a également appelé à la mise en place de mécanismes internationaux pour faciliter le dialogue entre les nations victimes du colonialisme et les anciennes puissances coloniales. Il a souligné l’importance du rôle des Nations Unies dans ce processus, appelant à un leadership fort de l’organisation pour assurer une justice historique. Selon lui, la restitution de cette rançon constituerait un acte de reconnaissance des souffrances endurées par le peuple haïtien et une étape essentielle vers la réconciliation entre les nations.

« Haïti réclame la réparation d’un préjudice moral et économique qui a entravé son droit à une existence digne et prospère », a affirmé Leblanc Fils, rappelant que la restitution de cette dette serait un geste symbolique puissant de justice et de solidarité internationale. Aux yeux du président du CPT, cette demande ne doit pas être perçue comme une simple revendication financière, mais comme une exigence morale pour corriger une erreur historique qui continue d’affecter le pays aujourd’hui.

Le discours du Président Edgard Leblanc Fils | YouTube ONU

La question de la dette d’indépendance, bien que souvent évoquée par les dirigeants haïtiens, reste un sujet sensible sur la scène internationale. Toutefois, en plaçant cette exigence au cœur de son discours à la tribune des Nations Unies, Edgard Leblanc Fils espère mobiliser l’attention mondiale et rallier des soutiens à la cause haïtienne. À l’approche du bicentenaire de cette injustice, la demande de restitution pourrait ouvrir un nouveau chapitre dans les relations internationales, où les nations anciennes colonisées réclament enfin la justice qui leur est due.

Haïti, ayant payé pour son indépendance au prix fort, aspire désormais à se libérer du poids de cette dette, et à bâtir un avenir où son peuple pourra prospérer sans les chaînes invisibles de ce passé colonial. La reconnaissance de cette injustice est essentielle pour garantir à Haïti la place qu’elle mérite dans la communauté internationale.

Par : Wilsonley SIMON 

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Simon Wilsonley
Simon Wilsonley

Wilsonley Simon est journaliste, étudiant en Anthropo-Sociologie. Il est passionné de la Radio et d’écriture. Sa plume, guidée par une profonde conscience sociale, s'engage pleinement au service de son pays.

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