Radio Télé Masseillan Info - Plus de sens à l'info!
À la suite du décès tragique de Jean Wilfrid Aristilde, étudiant à la Faculté de Droit et des Sciences Économiques (FDSE), la présidence de la République d’Haïti a publié, le 19 septembre 2024, une note pour exprimer ses condoléances et sa sympathie aux proches de la victime.
En pleine séance de cours, Jean Wilfrid Aristilde, étudiant en troisième année de Sciences Économiques, s’est effondré mardi dernier dans les locaux de l’Office de la Protection du Citoyen (OPC), où la FDSE est relocalisée depuis plusieurs mois, après avoir quitté ses bâtiments en raison de l’insécurité. Suite à ce drame, la présidence, dirigée par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), déplore cette perte tout en feignant de s’inquiéter de la situation déplorable dans laquelle évolue l’apprentissage des étudiants haïtiens.
« Ce drame, qui a frappé notre communauté universitaire, nous rappelle l’obligation de soutenir nos jeunes talents », a déclaré la présidence, tout en fermant les yeux sur la paralysie prolongée des locaux de la FDSE et d’autres entités voisines telles que la Faculté de Médecine et de Pharmacie (FMP) ou la Faculté d’Ethnologie (FE), bloquées depuis février à cause des représailles des gangs armés dans le centre-ville de Port-au-Prince.
« Au-delà de la perte d’un individu prometteur, ce moment douloureux met en lumière les nombreuses difficultés auxquelles sont confrontés les étudiants haïtiens dans un contexte socio-politique et économique marqué par l’insécurité et l’instabilité, aggravées par le manque de ressources adéquates pour assurer un environnement d’apprentissage digne de ce nom », poursuit la présidence.
« Ces obstacles pèsent lourdement sur nos jeunes qui portent l’espoir d’un avenir meilleur pour notre pays », a-t-elle ajouté, tout en adressant ses « sincères condoléances à la famille de Jean Wilfrid Aristilde, ainsi qu’à ses camarades et à toute la communauté universitaire ».
Ironiquement, il aura fallu le décès tragique de Jean Wilfrid Aristilde pour que la présidence daigne se prononcer sur les conditions précaires d’apprentissage des étudiants haïtiens, alors même que son propre budget (0,9%) dépasse celui de l’Université d’État d’Haïti (UEH), qui régit plus d’une quinzaine d’entités avec un maigre 0,7%.
Combien de drames semblables devront encore se produire avant que les dirigeants du pays se penchent sincèrement sur la situation des étudiants haïtiens ? Combien d’entre eux ont dû abandonner leurs études en raison des difficultés socio-économiques ? Combien de dortoirs l’UEH met-elle à disposition de ses étudiants ? Combien de facultés disposent d’une cafétéria pour offrir un minimum de confort à cette jeunesse, l’avenir de notre nation ?
Par : Mackendy JEAN