L’Amérique libre, Haïti enchaînée : joyeux 4 juillet ! 

Une cérémonie restreinte s’est tenue ce vendredi 4 juillet à l’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince, en commémoration de la fête de l’indépendance américaine. Plusieurs partenaires et hauts représentants haïtiens et américains y ont pris part. Le chargé d’affaires, Eric Wooster, en a profité pour remercier la population haïtienne pour l’accueil qui lui a été réservé.

Au moment que les toasts s’élevaient dans l’ambassade, la réalité du pays, elle, sombrait davantage. La coalition armée « Viv Ansanm » poursuit sa conquête sanglante du territoire national. Ce jeudi, les bandits ont pris d’assaut la commune de Lascahobas, dans le département du Centre, après avoir déjà conquis Mirebalais.

Lors de cette attaque, un policier a été tué, et deux agents de la Brigade de Surveillance des Aires Protégées (BSAP) ont été kidnappés. En pleine période d’examens officiels, des élèves de la 9e année fondamentale ont été contraints de fuir leurs centres d’examen sous la menace des armes.

Alors que le pays connaît une descente aux enfers, aucune réaction officielle du gouvernement. Pas de communiqué, pas de note de sympathie, pas de mesures annoncées. Le contraste entre cette indifférence politique et la souffrance de la population est criant. La gouvernance haïtienne semble plus encline à lever son verre qu’à affronter la réalité d’un pays en décomposition.

Pire encore, le Conseil présidentiel de transition (CPT), censé gérer cette période critique, reste muet et passif face à l’effondrement généralisé du pays. Aucune présence sur le terrain, aucun plan de riposte, aucun mot pour les victimes. Tout laisse croire que ces dirigeants de circonstance se préoccupent davantage de préserver leurs privilèges et leur position que de répondre aux cris d’un peuple abandonné. Le silence du CPT face à ces drames successifs est une insulte à la douleur nationale.

Jeff JEAN