Radio Télé Masseillan Info - Plus de sens à l'info!
Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) affirme avoir adopté, vendredi 2 mai, une résolution portant la dissolution de la Commission Nationale de Désarmement, de Démantèlement et de Réinsertion (CNDDR), pour des motifs d’ordre moral, à savoir la perte de confiance généralisée et son incapacité à donner les résultats attendus. Pourtant, le CPT lui-même n’est pas à l’abri de ces reproches qu’il adresse à la CNDDR, car trois conseillers présidentiels se trouvent en plein cœur d’un vaste scandale de corruption.
Plusieurs membres de la Commission Nationale de Désarmement, de Démantèlement et de Réinsertion font l’objet de graves accusations, selon un communiqué du Conseil Présidentiel de Transition (CPT).
Dans ce document, le CPT affirme que les accusations portées contre plusieurs membres de la CNDDR remettent en question l’impartialité et l’intégrité de cette structure. D’autant plus que la CNDDR, dit-il, fait face à une perte de confiance généralisée.
Fort de ces constats, les dirigeants de la transition jugent que la Commission Nationale de Désarmement, de Démantèlement et de Réinsertion ne pourra pas donner les résultats escomptés dans la lutte contre les terroristes en Haïti. De ce fait, vendredi 2 mai, le CPT a procédé à la dissolution de la CNDDR.
Toutefois, après des discussions avec des organisations de la société civile et des personnalités de la vie nationale, le Conseil Présidentiel informe qu’il mettra sur pied une nouvelle structure de désarmement en remplacement de la CNDDR. « Il est indispensable de mettre en place une nouvelle structure de désarmement à l’abri de toute suspicion », a déclaré le Conseil Présidentiel.
De même que la CNDDR, le CPT lui aussi n’est pas à l’abri des suspicions. Pour preuve, trois membres du CPT, à savoir Louis Gérald Gille, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire, sont impliqués dans un vaste scandale de corruption.
Malgré ces graves accusations, ces trois conseillers présidentiels conservent toujours leurs fonctions au sein du CPT. Aucune décision n’a été prise pour les écarter du CPT, ce qui peut donner à la population l’impression que le CPT n’a pas la volonté de prendre des mesures sérieuses.
Le 19 février 2025, la Cour d’appel de Port-au-Prince avait prononcé un arrêt concernant ce dossier, non pas pour blanchir les trois membres du CPT accusés de corruption, mais pour annuler les mandats d’arrêt décernés contre eux par le juge d’instruction en charge du dossier, en raison de leur statut de présidents de la République.
Pour faciliter le bon traitement de cette affaire par la justice, certaines organisations de la société civile, dont le RNDDH, ont exigé la mise à l’écart des conseillers présidentiels accusés de corruption, afin qu’ils puissent être libres de répondre aux questions de la justice. Une demande à laquelle le CPT n’a pas donné suite.
Un comportement qui peut être interprété comme une manœuvre visant à protéger Louis Gérald Gille, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire face à la justice.
Donc, tout comme la CNDDR, le CPT devrait également être dissous, selon de nombreux observateurs avisés, car il fait face à une perte de confiance généralisée, en raison de la non-mise à l’écart des trois conseillers présidentiels accusés de corruption et de son incapacité à endiguer le phénomène de l’insécurité après 12 mois.
Par : Nelson Jonathan | RTMI