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Auteur : RTMI

Les territoires perdus augmentent : une nouvelle zone s’ajoute à la liste

Le phénomène de l'insécurité atteint ces derniers jours un niveau élevé dans le pays, où les gangs armés multiplient leurs exactions contre la population, dans l'objectif de conquerir de nouveaux territoires.
Par : Nelson Jonathan et James Antoine

Le phénomène de l’insécurité atteint ces derniers jours un niveau élevé dans le pays, où les gangs armés multiplient leurs exactions contre la population, dans l’objectif de conquérir de nouveaux territoires. Quelques mois après avoir pris le contrôle des quartiers Solino et Nazon, les groupes criminels armés partent à la conquête de nouveaux territoires. Et c’est dans cet objectif, qu’ils ont lancé tôt dans la matinée du mardi 25 février 2025, une forte offensive contre le quartier de Delmas 30, où de nombreux citoyens ont été contraints de s’évacuer afin de s’échapper aux violences des bandits.

Des habitants tentent de fuir face à l’assaut des criminels à Delmas 30.
Crédit photo : Avenel Laurent

Très tôt dans la matinée, des habitants de Delmas 30, s’installent sous la pompe à essence de delmas 29. Ils viennent de s’échaper à peine à la violence des malfrats, qui lancent ce matin une offensive meurtrière contre leurs quartiers. C’est le cas de Maguérite, une femme de 55 ans, s’apprêtant à rejoindre un camps de déplacés à Delmas 41, Rue Faustin 1er, plus précisément à l’école nationale de l’Équateur. << Les bandits ne m’ont pas donné la possibilité de sauver rien de ce que j’avais. Je laisse tout derrière. Je ne sais pas ce que je vais faire, ni où aller. Je me trouve actuellement dans la rue >>, attriste cette femme quinquagénaire.

Des victimes s’irritent et dénoncent les dirigeants

Mise à part de la tristesse, cette situation horrible soulève également la colère des victimes en général, mais Jacques en particulier. Il faisait partie d’une brigade qui tentait de défendre le quartier contre l’incursion des bandits. Exaspéré par la situation, il fustige le comportement du commandant en chef de la police et du Premier ministre. << Ce sont leurs complots de livrer la commune de Delmas aux groupes criminels. Cela a quelques jours depuis que certains citoyens soutenus par des policiers résistent contre les assauts des gangs. Lorsque nous demandons du renfort, les autorités ne nous en ont pas envoyé. C’est une planification de Rameau Normil et d’Alix Didier Fils-Aimé, pour livrer le pays aux bandes criminelles >>, dénonce ce jeune garçon vivant à Delmas 30 depuis 24 ans. Mais malheureusement, ce matin il est contraint de quitter son domicile sans pour autant savoir où aller.

Ce n’est pas simplement Jacques qui se trouve sur la route de Delmas sans destination après qu’il a été chassé de sa demeure à Delmas 30 par des criminels, mais de nombreuses personnes. Certaines d’entre elles portent des sac à dos, des sacs bouffés de documents.

Des personnes séparées de leurs proches

À côté de l’angoisse et de la colère provoquées par cet événement tragique chez les habitants de Delmas, il sépare aussi certains d’entre eux de leurs proches. C’est le cas de Jhonny, un adolescent de 12 ans rencontré à Delmas 45 tout seul. Il ne peut contenir ces larmes et refuse de nous parler, ses parents sont séparés de lui, lors du bouleversement dont chacun a fait une route, lui-même, en courant il s’arrête à Delmas 45, explique des riverains.

Personne n’est épargnée par les malfrats

Ce qui parait le plus écœurant, ce sont les enfants, les femmes, les vieillards ainsi que les personnes à mobilité réduite. Pas de pitié pour eux. << C’est ici que je dois rester pour que les bandits me tuent. Je me résigne >>, lâche un vieil homme à mobilité réduite se trouvant dans l’imposibilité de courir.

Rappelons que l’une des missions fondamentales du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) est de rétablir la sécurité sur l’ensemble du territoire national en mettant les gangs hors d’état de nuire. Pourtant, jusqu’à présent, cette promesse reste lettre morte. Les criminels armés continuent de semer la terreur, étendant leur emprise sur de nouveaux territoires, défiant ouvertement l’autorité de l’État.

Malgré la présence de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) dirigée par le Kenya, aucune amélioration significative n’est constatée.

La Police nationale, sous-équipée et dépassée, peine à contenir la violence, laissant le champ libre à des bandits qui tuent, pillent et détruisent tout sur leur passage.

Pendant ce temps, la population, livrée à elle-même, en est la principale victime, subissant au quotidien la brutalité d’une insécurité grandissante.

NB : Notons que les noms mentionnés dans ce reportage sont des noms d’emprunt afin de protéger l’identité des personnes concernées.

Par : Nelson Jonathan et James Antoine

RTMI | Reportage

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