Auteur : Johnny Joseph, M.E.D

L’État et ses alliés : une alliance silencieuse avec les gangs

En Haïti, il devient de plus en plus évident que l’État et les groupes armés illégaux, notamment les gangs, entretiennent des liens tacites mais profonds. Cette relation malsaine semble fonctionner sur une logique de dépendance mutuelle : l’un ne peut véritablement exister sans l’autre. Et dans cette alliance silencieuse, c’est toujours le peuple qui paie le prix fort.

Depuis des années, nous assistons à des opérations militaires ou policières prétendant cibler les gangs. Mais jamais ces opérations n’aboutissent à un véritable démantèlement des bases criminelles dans leur essence. Les chefs de gang tombent parfois, mais leurs structures restent intactes. Et très vite, un autre leader surgit. Pourquoi ? Parce que la source de production de ces groupes les causes structurelles, l’armement, la protection politique n’est jamais réellement traitée.

Cela prouve une chose : l’État, dans sa forme actuelle, tire avantage du chaos ou, à tout le moins, n’a aucun intérêt réel à éradiquer ces foyers de violence. Il y a des complicités dans les sphères politiques, policières, économiques et parfois même dans certains médias. Les gangs deviennent ainsi des bras invisibles du pouvoir, utiles pour contrôler, intimider ou éliminer.

Pendant ce temps, le peuple haïtien est abandonné, pris au piège entre un pouvoir complice et une violence quotidienne. Il est la grande victime d’un système où l’État ne joue plus son rôle de garant de l’ordre, mais celui d’un acteur parmi d’autres, dans une guerre sans fin.

Johnny Joseph, M.E.D

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