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À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée chaque année le 3 mai, Reporters sans frontières (RSF) a publié à la veille de la journée son rapport annuel sur l’état de la liberté de la presse dans le monde.
Dans ce document, l’organisation dresse un constat alarmant de la situation économique des médias, mettant en garde contre une précarité généralisée qui compromet l’indépendance journalistique. RSF a mené une évaluation dans 180 pays, révélant que dans 160 d’entre eux, les médias ne parviennent pas à atteindre une stabilité financière.
Parmi ces pays, Haïti occupe la 18e position du classement, ce qui témoigne d’une fragilité particulièrement inquiétante du secteur médiatique dans le pays. « Sans indépendance financière, pas de presse libre », a déclaré Anne Bocandé, directrice éditoriale de RSF.
RSF souligne que le journalisme en Haïti est l’un des métiers les plus mal rémunérés. « À l’exception des employés des médias publics et de quelques entreprises privées, les journalistes peinent à satisfaire leurs besoins alimentaires de base », déplore l’organisation.
Cette pauvreté structurelle a des conséquences graves sur l’exercice du métier. « Quand les journalistes sont paupérisés, ils n’ont plus les moyens de résister aux adversaires de la presse que sont les chantres de la désinformation et de la propagande », a averti Anne Bocandé.
Au-delà des difficultés économiques, RSF pointe également du doigt les obstacles liés à l’accès à l’information, ainsi que les menaces constantes que subissent les journalistes haïtiens, souvent pris pour cibles par des groupes armés.
Par : Nelson Jonathan | RTMI