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Auteur : Simon Wilsonley

Tamara Suffren, la chanteuse au timbre d’or, distinguée par le prix de la «Persévérance artistique »

À chaque note, Tamara semblait dévoiler un fragment de son âme. Son père, ce « pèlerin » qu’elle nomme avec tendresse, est parti pour l’au-delà. Cette perte lui pèse, alourdit ses jours, mais la musique, dit-elle, est le fil conducteur de sa marche vers l'avant. Malgré la douleur, elle continue, portée par les mélodies qui lui donnent la force.

La chanteuse haïtienne Tamara Suffren a été couronnée du prix de la « Persévérance artistique » le dimanche 6 octobre 2024, lors de la 23e édition du Mois Créole à Montréal. Cet événement riche en couleurs et en rythmes a rassemblé artistes et passionnés de la culture créole, mais c’est Tamara qui a illuminé la scène, enveloppée de l’éclat de cette distinction qui vient saluer des années d’efforts et d’engagement dans l’univers musical.

Tamara Suffren, radieuse, brandit son prix de la « Persévérance artistique » reçu lors de la 23e édition du Mois Créole à Montréal | Instagram 

Ce prix, au-delà de sa simple reconnaissance, raconte l’histoire de la ténacité d’une voix née à Port-au-Prince, façonnée par les épreuves et les succès. Dans le cadre de cette célébration de la culture et de la langue créoles, la chanteuse de «Gadon peyi» a reçu ce prestigieux honneur, un geste qui l’a laissée sans mots, mais profondément émue. Sur son compte Instagram, elle a partagé sa gratitude avec la même sensibilité que celle qui traverse ses chansons.

« Je suis honorée d’être honorée et de savoir que mon travail trouve sa voie », a-t-elle écrit. 

Durant la cérémonie, l’émotion était palpable, surtout lorsque Tamara a repris sa célèbre chanson « Ale Trankil » juste après qu’une autre artiste l’ait interprétée.

« Émue, micro en main, je n’ai pas pu résister. Alors j’ai cédé, j’ai chanté », a-t-elle confié sur Instagram.

Ce moment intense, où elle a su émouvoir le public avec sa voix, a rappelé à tous pourquoi son talent est si précieux pour la musique haïtienne.

« Ale trankil o, ale trankil o, papa, 

N ap e kenbe. 

Ale trankil o, ale trankil o, papa, 

N ap kontinye » 

À chaque note, Tamara semblait dévoiler un fragment de son âme. Son père, ce « pèlerin » qu’elle nomme avec tendresse, est parti pour l’au-delà. Cette perte lui pèse, alourdit ses jours, mais la musique, dit-elle, est le fil conducteur de sa marche vers l’avant. Malgré la douleur, elle continue, portée par les mélodies qui lui donnent la force.

« Se Bondye ki rele w, mwen aksepte,  

Lanmou w mwen sonje, se sa m pral chante,  

Pou tout òfelin ki nan chagren,  

Wi, petèt demen n a konn de ki prevyen. »

Sa chanson, telle une prière délicate, est à la fois hommage et promesse. Elle chante l’amour de son père disparu, et dans chaque vers, elle tisse une histoire de résilience, offrant sa voix à tous les orphelins, à ceux qui, comme elle, traversent la nuit avec l’espoir de l’aube.

Depuis ses premiers pas dans la musique, elle a su traverser des défis tout en gardant le cap. En effet, Tamara n’a jamais cessé de nourrir sa passion pour l’art, même lorsqu’elle évoluait dans d’autres sphères. Après avoir suivi ses études à l’Université Notre-Dame en Administration des Affaires, c’est dans la musique qu’elle a trouvé sa véritable vocation, s’y consacrant pleinement.

Si Tamara Suffren est aujourd’hui une figure incontournable de la scène musicale haïtienne, son parcours a été façonné par des collaborations significatives. Elle a travaillé avec des artistes comme BIC et Donaldzie Théodore dans le cadre du projet « Haïti à notre regard ».  De plus, ses collaborations avec le groupe Zenglen, notamment dans des titres comme « Jwe kwen » et « Des je t’aime », ont permis à son nom de figurer sur l’album « Bravo », le quatorzième CD du groupe sorti en Mars 2022. 

Son premier album sorti en 2013, intitulé « Lespwa » produit en Belgique, a également joué un rôle crucial dans l’élargissement de sa carrière à l’échelle internationale. Grâce à cette expérience, elle a pu s’entourer de musiciens et de compositeurs étrangers, renforçant ainsi son empreinte musicale. Tamara Suffren n’a pas cessé de se réinventer, et c’est sans doute ce qui fait d’elle une artiste si appréciée.

Un avenir prometteur, teinté de gratitude

La remise du prix de la «Persévérance artistique » marque une étape clé dans la carrière de Tamara. Ce moment a été l’occasion pour elle de remercier l’émission « 100 frontières », qui, dit-elle, a toujours soutenu son travail. Elle a également exprimé sa reconnaissance sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram, où elle a partagé son bonheur avec ses nombreux fans.

Cette distinction n’est cependant qu’une étape dans un parcours qui promet encore bien des surprises. Tamara Suffren continue d’influencer la scène musicale, tant en Haïti qu’à l’international, avec une voix qui résonne au-delà des frontières. Sa capacité à toucher les cœurs avec ses chansons, à travers des paroles sincères et des mélodies captivantes, fait d’elle une figure emblématique de la musique haïtienne contemporaine.

En somme, la reconnaissance de Tamara Suffren en 2024 n’est pas simplement le couronnement d’une carrière, mais une confirmation que le talent, lorsqu’il est nourri de persévérance, finit toujours par être reconnu. La chanteuse haïtienne, portée par ses expériences passées et ses projets futurs, reste une source d’inspiration pour toute une génération. 

Par : Wilsonley SIMON

Radio Télé Masseillan Info ( RTMI)

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Simon Wilsonley
Simon Wilsonley

Wilsonley Simon est journaliste, étudiant en Anthropo-Sociologie. Il est passionné de la Radio et d’écriture. Sa plume, guidée par une profonde conscience sociale, s'engage pleinement au service de son pays.

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