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La ville de Jérémie a été le théâtre d’un événement hors du commun le jeudi 26 août 2024. Maurice Léonce, âgé de 103 ans, a uni sa vie à celle de Marie Édith Dorestant, 43 ans, lors d’une cérémonie marquée par un « oui » solennel. Cet événement exceptionnel, symbole d’amour et de persévérance, a laissé des milliers de personnes sans voix, se demandant comment un centenaire pouvait encore se permettre le luxe de se marier.
Né le 10 septembre 1921 à Jérémie, Maurice Léonce est le fils d’Angèle Étienne et de Julien Léonce, un Français originaire de Bordeaux, qui a immigré à Jacmel, puis aux Cayes, avant de finalement s’établir à Jérémie. Véritable doyen de la Cité des Poètes, il est l’auteur du recueil « Poèmes de la Grand’Anse » et continue, jusqu’à ce jour, d’animer son émission « Compilation pour l’histoire » sur les ondes de Radio Lambi.
Un passionné de football
Maurice Léonce est également une figure bien connue dans le monde du football haïtien. Dès l’âge de sept ans, il a découvert sa passion pour ce sport et s’est rapidement distingué comme l’un des ailiers gauches les plus rapides des années 1940. Outre ses performances sur le terrain, il s’est également illustré dans l’animation sportive, la poésie et la danse, tout en portant les couleurs de l’Étoile Haïtienne.
En 1964, sous le régime de François Duvalier, Maurice Léonce s’est exilé à New York, où il a vécu pendant 31 ans. Durant son séjour, il a cofondé une école de football dans le quartier de Queens avec Frantz Saint-Lot. Il est retourné en Haïti en 1996.
Maurice Léonce faisait partie de la première promotion d’entraîneurs formés par Paul Baron, un technicien français envoyé par la FIFA. Par la suite, il a suivi des formations supplémentaires avec le Grec Georgiadis en 1954, l’Argentin Robertello, et l’Allemand Ditmar Krammer, ancien entraîneur du Bayern Munich, en 1970.
De retour à Haïti, il a entraîné l’Étoile Haïtienne et Don Bosco avant de revenir à Jérémie, où il a enseigné le sport et le civisme aux collèges Saint-Louis et Saint-Joseph.
Enfin, reprenons l’approche de Mérès Weche dans un article écrit à l’occasion du 100e anniversaire de Léonce, en lien avec la maxime de Voltaire : « Le génie n’a qu’un siècle, après quoi il faut qu’il dégénère. » À 103 ans, Maurice Léonce semble défier cette règle. Contrairement à cette idée, il montre qu’il continue de vivre pleinement, d’aimer, et de faire des choix courageux, prouvant ainsi que le génie peut transcender le temps et ne pas se laisser limiter par l’âge.
Sources combinées
Par : Wilsonley Simon