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Dans une note rendue publique ce lundi, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a exhorté les institutions judiciaires à se saisir des dossiers impliquant « les personnes indexées sous les différents régimes de sanctions internationales ». La demande, adressée par le président du Conseil, Fritz Alphonse Jean, au Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé, appelle à « des mesures urgentes » pour activer les mécanismes judiciaires censés traiter ces cas.
Les concernés, souvent cités dans des affaires de corruption, de blanchiment de capitaux ou de violations des droits humains, évoluent depuis des années dans une impunité quasi totale, malgré les déclarations répétées des autorités. Cette énième initiative du Conseil survient dans un contexte où la crédibilité des institutions est sévèrement mise à mal, et où l’appareil judiciaire reste paralysé par l’inefficacité, l’ingérence politique et le manque de moyens.
Parmi les figures concernées par ces sanctions internationales – notamment canadiennes – figurent des personnalités issues aussi bien du monde politique que du secteur privé. Joseph Lambert, Youri Latortue, Gary Bodeau, Hervé Fourcand, Rony Célestin, Michel Martelly, Jean-Henry Céant, Laurent Lamothe, Berto Dorcé, Liszt Quitel, Nenel Cassy, Steeve Khawly, Arnel Bélizaire, Charles « Kiko » Saint-Rémy, Dimitri Hérard, ainsi que de puissants hommes d’affaires comme Gilbert Bigio, Reynold Deeb, Sherif Abdallah, Marc Antoine Acra, Carl Braun, Jean-Marie Vorbe, André Apaid ou Salim Succar, ont tous été cités. Plusieurs chefs de gangs, dont Jimmy Chérizier (alias « Barbecue »), Lanmò San jou, Vitel’Homme Innocent, Jeff Larose et Johnson André (dit « Izo 5 Segond»), apparaissent également sur cette liste noire, que les autorités haïtiennes tardent toujours à traiter judiciairement.
Le CPT, qui affirme vouloir respecter les engagements internationaux du pays, « souligne qu’un rapport détaillé sur l’application de cette décision est attendu dans les meilleurs délais. » Mais l’histoire récente laisse peu de place à l’optimisme, car plusieurs précédents rappellent que ces appels à l’action restent souvent lettre morte.
En l’absence de volonté politique réelle et de mécanismes judiciaires indépendants, la note du Conseil pourrait bien n’être qu’un signal symbolique de plus, dans une lutte contre l’impunité qui piétine.
Par : Wilsonley SIMON | RTMI